Le test des excellentes Hoka Cielo X1 2.0, sur la piste !

Rappel historique / Rocket X2, Cielo X1

Hoka a une tendance à aller trop vite à lancer un nouveau produit. Je mets ça sur le dos de la passion et de l'envie d'innover, mais on se souvient de la Hoka Rocket X qui n'était pas au niveau, le besoin marketing sans doute de lancer une première mouture carbone. Tir corrigé, largement, avec la Rocket X2 (voir mon test) considérée par beaucoup comme une des meilleures chaussures du moment.

La Cielo X1 (voir mon test) ci-dessus, la Cielo X2 ci-dessous

Lorsque la marque sort la Cielo X1 en 2024, comme le besoin de compléter sa gamme avec un modèle plus fort, telle une analogie VaporFly / AlphaFly, on découvre un produit certes un peu lourd (255g) mais qui pose problème au niveau du talon : un contrefort trop courbé qui frotte contre la base du tendon. Je l'ai constaté, et je n'ai pas été le seul. C'était bien dommage, car je trouvais la chaussure excellente, assez ferme peut-être, mais bien adaptée aux coureurs qui souhaitent un peu de structure. La tige d'ailleurs, durable par la présence d'une empeigne assez épaisse, du costaud, largement plus rassurant qu'un simple VaporWeave.

La Cielo X1 2.0

Je commence par un passage rapide sur les caractéristiques techniques du produit. Légère, elle l'est. J'ai pesé cette Cielo X1 2.0 à 207 grammes. C'est vraiment peu considérant le stack énorme de la chaussure. Je reviendrai d'ailleurs sur le stack qui est variable selon la pointure (de 40mm à 48mm), et la question de son autorisation en compétition officielle.

La Cielo X1 2.3 est équipée de 2 mousses en PEBA de densité différente, qu'on peut apercevoir assez nettement sur les flancs de la chaussure. Leur coloris les distingue : celle contre le pied très molle, l'autre plus dense contre le sol. La tige, et c'est sans doute ici que le chef de produit a gagné du poids, est très fine, presque transparente.

Hoka est revenu sur la forme de l'encolure, à l'arrière sous le tendon d'Achille. Je ne sais pas ce qu'a fait le chef de produit sur la V1, mais la matière remontait courbée contre le tendon, au point de générer un certain stress, une gêne notable, voire un fort désagrément et dans mon cas des ampoules. C'était vraiment un problème, voire une faute professionnelle selon moi. C'est désormais corrigé, on retrouve quelque chose de plus classique, avec cette forme typique en aileron qu'on retrouve sur d'autres chaussures Hoka.

Sous la chaussure, la semelle est toujours découpée, rendant la plaque carbone bien visible (qu'est-ce qu'elle est sexy, cette chaussure). Le découpage est cependant différent que sur la V1. Cela a un léger impact sur les sensations, j'y reviendrai quand j'aborderai le point de la dynamique en course.

Le drop est de 7mm, mais c'est vraiment devenu secondaire avec les caractéristiques de ces mousses PEBA qui s'écrasent de plusieurs mm voire 1-2 cm à l'impact. Comment parler de drop lorsqu'un gars qui talonne percevra cette géométrie de manière très différente, surtout que la semelle est très molle sur l'arrière.

La Hoka Cielo X2 sur le terrain

La chaussure est plus facile à enfiler que la version précédente, tant du fait qu'elle s'ouvre plus large que de l'empeigne plus légère. Sans être plus souple, cette dernière est plus légère. La tige est fine évidemment, ce qui posera problème, sans doute en termes de durabilité par rapport à la V1 plus structurée et clairement plus robuste.

La languette est fine, mais pas minimaliste, elle offre un peu de confort rembourrant. L'avant du pied est plutôt large pour une chaussure de ce type. Ça reste évidemment une chaussure typée performance, ne vous attendez pas à quelque chose d'ample, mais c'est bien dosé. La refonte de l'arrière, en particulier sous le talon, était nécessaire. Je ne perçois plus de gêne comme sur la V1.

La mousse est clairement plus molle que sur la première version, tant au niveau de la couche contre le sol que pour celle contre le pied. Pour cette raison, je trouve qu'elle est plus destinée au coureur léger comme à ceux qui ont une foulée dynamique. Avec cette 2.0 la Cielo devient une chaussure nettement plus typée perf, au niveau, voire plus efficace que la Rocket X2. Dans la foulée, et sans doute du fait de la grosse échancrure / découpe sous le talon, l'amorti à l'arrière est très mou, la chaussure s'enfonce. C'était moins le cas sur le Cielo V1, et comparable à ce qu'offre la Rocket X2... sauf que la Cielo X2 est plus épaisse. Au final, un enfoncement plus marqué. Les sensations, surtout sous le talon, sont très marquées, on a l'impression d'un zéro drop, voire pire du fait de la mousse qui s'écrase fortement. Vous vous en tirerez mieux si vous avez une foulée équilibrée et pas trop talonnante.

Impact de la forme de la découpe sous la semelle

La Cielo X1 V2.0 est clairement plus légère que la V1, 50g de moins, c'est vraiment pas rien. L'ensemble est pour le coup, c'est normal, moins stable. Disons qu'il faut une foulée plus forte, un pied plus présent, pour pouvoir les emmener sur un marathon.

Je trouve que le pied est même mieux tenu que sur la Rocket X2, même si cette dernière est largement connue et vendue pour un objectif marathon. Je trouve pour ma part qu'il n'est pas donné à tout le monde de tenir la Rocket X2 sur une telle distance, ce qui rend la Cielo X1 2.0 plus légitime sur les plus longs formats.

Ainsi :

• la Rocket X2 sur 10km
• la Cielo X1 2.0 pour les plus longues distances

Le sujet du Stack variable et son autorisation en compétition

Je ne me souviens pas avoir déjà vu ça, une chaussure dont le stack est variable. Ici, cela dépend de la pointure, et l'information n'est pas très clair. On est probablement sur 48 mm, comme l'a communiqué la marque dans le dossier de presse que j'ai reçu, je cite :

Avec un poids plume de seulement 193 g et un stack de 46 mm (taille 40) pour les femmes, et 230 g et un stack de 48 mm (taille 44) pour les hommes, le tout avec un drop de 7 mm, cette paire garantit un équilibre idéal entre amorti maximal et réactivité.

Vous connaissez la règle : stack supérieur à 40 mm interdit ! Mais c'est en réalité plus compliqué que cela car Hoka communique différemment sur son site, ainsi : "Hauteur inférieure à 40 mm pour une taille Homme 42, modèle running sur route".

• Pointure jusqu'à 42 : stack 40mm ; 
• Ppointure >43 : stack de 48mm. Pas clair.

Au final, les Hoka Cielo X1 2.0 sont bien autorisées en compétition officielle, comme l'indique worldathletics.org, mais avec une limitation calendaire : APPROVED until 10 OCT 2025 en leur qualité de "development shoes". C'est un peu rêche de voir une chaussure être périmée quelques mois seulement après son lancement, surtout que l'information est assez peu visible dans les boutiques au moment où j'écris ces lignes.

Malgré toutes les qualités du produit, comme je le présente dans cet article, une chaussure à ce prix (275€) qui devient obsolète en compétition aussi vite (imaginons que vous l'achetez cet été), c'est problématique.