Une course historique
La 6000D est un course historique. Les courses historiques se targuent toutes d'être au moins la plus vieille. Pour la 6000D il s'agirait de la plus ancienne des courses de montagne en France, jusqu'à ce qu'une autre course soit découverte. Il y a d'autres courses plus anciennes comme Sierre-Zinal en Suisse qui a eu 45 ans cette année, ou bien encore la SaintéLyon qui a dépassé les 60 éditions. La 6000D elle en est à 30.
📷 La 6000D 2018 | Une course historique
Je voulais courir la 6000D, pour cette raison (comme une autre) que les courses historiques ont toutes quelque chose de particulier, au moins la notoriété populaire. Pour la 6000D c'est vraiment ce qui la caractérise je trouve, sa dimension familiale qu'on ne retrouve pas, par exemple, sur la SaintéLyon (mes récits 2013, 2014). A cause sans doute de la nuit car les enfants dorment. En effet une des grandes qualités de la 6000D est que le parcours évolue sur le secteur de la Plagne et traverse les villages à plusieurs reprises. Les villages: en réalité les stations de Plagne Village, Plagne Bellecote, et autre Belle Plagne Les enfants peuvent facilement voir passer leurs parents, les points de ravitaillement sont assez simplement accessibles en voiture (les parkings sont nombreux) et pour aller plus haut les remontées mécaniques et télésièges fonctionnent. C'est aussi un peu le cas sur la mythique Sierre-Zinal. C'est plus difficile sur d'autres courses de montagne.
Attaque de la longue montée
Depuis Aime dans la vallée il faudra monter à travers la forêt sur quelques kilomètres jusqu'à l'entrée de la piste de Bobsleigh, siège de l'épreuve lors des Jeux Olympiques d'Albertville en 1992. C'est plutôt amusant, je suis aussi surpris par la pente plutôt modérée et j'avais à l'esprit qu'il aurait fallu grimper pour en sortir mais on peut en fait courir tout le long. On continue ensuite en remontant une large piste forestière (piste de ski l'hiver) jusqu'au premier ravitaillement de la course à Plagne Centre à environ 2000m d'altitude. On a déjà fait près de 20km et 1000d+.
Dans les alpages reconvertis en pistes de ski
Les lacs. En plus des 65km de la 6000D il y a la 6D Lacs
La section qui suit est roulante, on évolue dans les alpages jusqu'à un petit lac qui fonctionne aussi comme réserve d'eau pour alimenter les canons à neige en hiver. On arrive alors à la Roche de Mio à 2681m d'altitude. De là la première véritable descente jusqu'au ravitaillement du Col de la Chiaupe au pied de la montée au glacier de Bellecôte à plus de 3000m. C'est le clou du spectacle. Même ici les spectateurs sont bienvenus, on peut y monter en téléphérique. On en est alors à mi-course et la suite est simple, il faut redescendre jusque dans la vallée à Aime. Il y a bien une petite remontée à mi-distance pour passer le col de l'Arpette mais il faut clairement pouvoir courir si on souhaite bien terminer, d'autant que les 10 derniers kilomètres sont quasiment plats avec une fin de course sur une piste cyclable goudronnée le long du torrent.
La fin de la montée sur le glacier
J'ai couru sur la réserve sur les 40 premiers km, filmant beaucoup comme à mon habitude. Arrivé à l'avant dernier ravito de la Plagne Bellecôte le jeu du chronomètre m'a rattrapé: il me restait 2h pour terminer en moins de 10h. Sur un terrain globalement descendant cela semblait réaliste, mais c'était sans compter quelques petites relances en faux plat et autres sections techniques en sous-bois. Je termine finalement en 10h04 lâchant l'affaire sur la route qui longe la rivière sur les 3 derniers kilomètres.
En conclusion: La 6000D est une course qu'il faut faire au moins une fois, pour l'histoire mais aussi pour l'ambiance très populaire, festive. Son parcours n'est pas très technique, ni trop pentu et je la recommande comme première course de 60km pour celui ou celle qui veut progressivement basculer sur l'Ultra. Pour ma part je l'avais calée en course de préparation avant l'UTMB en complément de la Ronda.
Découvrez ma vidéo de l'intérieur de la course.