Le test complet des Lone Peak 8, toujours incontournables !

Pourquoi changer une recette qui marche ?

Pour mémo, sur Journal du Trail, on commence à bien connaitre les Lone Peak :

• Le test des Lone Peak 3
• Le test des Lone Peak 4
• Le test des Lone Peak 5
• Le test des Lone Peak 6
• Le test des Lone Peak 7

La Lone Peak, c’est en quelque sorte une légende chez Altra. C’est la première chaussure de trail créée par les fondateurs, Golden Harper et Brian Beckstead, en vue de favoriser une foulée naturelle grâce au drop 0 (effectivement on ne naît pas avec des talonnettes) et d’éviter les ampoules et problèmes d’orteils grâce à un avant pied élargi (appelé aujourd’hui “Natural Fit”).

Ce petit point historique étant effectué, ce qui nous intéresse aujourd'hui, c’est la Lone Peak 8 (ce n’est peut être pas exactement la 8ème version car il y a eu un modèle 4.5 par exemple) de ce modèle emblématique qui a su séduire nombre de coureurs qui souhaitaient courir “à plat” (le drop 0 appelé “Balanced Cushionning” chez Altra a en effet la particularité de ne pas proposer de pente entre l’avant et l’arrière de la chaussure).

Pour cette dernière née, les ingrédients semblent toujours les mêmes et reprennent les dernières évolutions des modèles précédents. La principale promesse d’évolution se situe au niveau de sa tige et d’un nouveau mesh annoncé innovant et plus durable.

J'ai donc chaussé ces nouvelles Lone Peak et arpenté les sentiers pour voir ce qu’elles avaient dans le moteur.

La fiche d’identité de la Lone Peak 8

Que les fans de la première heure se rassurent tout de suite, cette Lone Peak reste dans la lignée des versions précédentes et est toujours une chaussure polyvalente pour enquiller du kilomètre sur les sentiers.

Avec son poids de 303 grammes annoncé et 285 grammes sur notre balance en taille 42,5 (contre 314 annoncés pour la LonePeak 7), elle a gagné un peu de légèreté en un an mais reste toujours un peu plus lourde que certaines de ses concurrentes comme la Hoka Speedgoat 5 (291 grammes) si l’on se fie aux fiches techniques. Rien d’alarmant cependant pour un modèle qui ne se veut pas taillé pour des pointes de vitesse mais plutôt pour vous aider à traverser tous les chemins et obstacles avec le maximum d’aisance.

Côté semelle, nous sommes exactement sur la même mouture que sa petite sœur, la Lone Peak 7. Un stack de 25mm composé de la fameuse mousse EGO de la marque viendra supplanter la semelle extérieure composée de crampons de 6mm (pour le milieu de la chaussure) et de sa technologie MaxTrac, la technique développée par la firme américaine pour proposer une accroche tout terrain.

Nous retrouvons aussi le petit renfort sur l’arrière qui était apparu sur la version précédente pour proposer un peu plus de stabilité dans les terrains plus ou moins techniques, et notamment les descentes.

Bien sûr, comme évoqué plus haut, nous somme toujours sur un drop 0 (il est important de le préciser car la marque a récemment fait une entrée sur le segment du drop 4 avec les Altra FWD Experience pour la route, et mon petit doigt me dit que ce concept pourrait aussi s’appliquer à un futur modèle trail / À suivre).

Rappelons d’ailleurs, comme à l’accoutumé, que pour les novices une période de transition sera nécessaire afin que vos mollets et tendons ne vous rappellent pas à l’ordre après ce changement que vous leur imposerez. Cependant, pas d'inquiétude si vous souhaitez essayer. La majorité des coureurs ayant goûté à ce type de chaussures y reviennent très vite comme avec un bon dessert !

Sur l’avant pied, on retrouve l’autre signature forte d’Altra et cette “toe box” élargie permettant, si l’on suit les arguments de la marque, de pouvoir positionner votre pied le plus naturellement du monde et de le laisser s’adapter au terrain. Le tout habillé d’un pare pierre thermocollé (sans coutures) plutôt souple.  Là aussi, pour les petits nouveaux, je préviens que lors du premier chaussage l’impression visuelle peut se montrer un peu déstabilisante. Mais on l’oublie vite !

Finalement la grosse nouveauté de cette chaussure est annoncée au niveau de sa tige et de son nouveau mesh rip stop annoncé innovant et plus durable pour vous permettre d’utiliser cette Lone Peak 8 sur plus de kilomètres ! Ce test ne suffira sûrement pas à valider ce point, mais à voir dans le temps. Il est vrai que sur certains modèles comme la version 4,5 ou la Timp 2, le mesh se montrait très fragile et craquait très rapidement. Cela est cependant un problème chez d’autres marques ! Il n’est jamais évident, semble-t-il, pour les marques de trouver le bon dosage entre légèreté et solidité.

La languette semble aussi la même que sa prédécesseure et comporte toujours 2 élastiques sur les côtés pour un meilleur maintien du pied.

Côté look, à quoi ressemble cette nouvelle Lone Peak 8 ?

Aucune surprise aussi ici : au premier coup d'œil on sait qu’on a affaire à une Lone Peak ! On retrouve les lignes assez dures de ce modèle, et clairement on est face à une grosse ressemblance avec la version 7. Elles ont été faites dans le même moule, et pourquoi changer une équipe qui gagne aurait-on envie de dire !

Le système de laçage mêlant œillets et laçage rapide est toujours présents tout comme ce fameux système d’attache guêtre présent sur tous les modèles trail de la marque (on se demande d’ailleurs parfois pourquoi il est conservé de saisons en saisons si ce n’est pour la signature artistique).

Sur le dessous de la chaussures, on a toujours cette empreinte de pied qui vient habiller la semelle MaxTrac. Logique puisqu’on a évoqué le fait que la semelle était la même que sa petite sœur.

Pour ma part, j'ai eu entre les mains une très jolie combinaison kaki/orange entre les mains. Mais une fois encore un large choix de coloris sera disponible pour que vous puissiez trouver votre bonheur (5 coloris homme et 5 coloris femme recensés sur le site de la marque) En conclusion sur cette partie look, hormis quelques détails de design nous sommes peu ou prou sur les mêmes bases que la version 7.

Première prise de contact

La première sensation que l’on a eu en entrant notre pied dans cette chaussure est que le taillant semble légèrement plus grand que sur les versions 6 et 7 (le testeur a l’habitude de prendre 1,5 taille au dessus de sa taille normale, mais il a l’impression qu’ici une seule taille aurait suffi).

L’enfilage est aisé grâce à la languette au talon et le pied se positionne bien d’emblée du fait des élastiques qui sont de part et d’autre à l’intérieur. Le confort est agréable et la semelle légèrement moelleuse sans être maximaliste. On retrouve la chaussure légèrement plus fittée qui avait fait son apparition lors de la version 6 après une version 5 que l’on avait trouvé un poil plus “pataude”..

Le savoir-faire Altra est bien présent avec un pied qui se positionne à plat et la toebox à l’avant qui laisse respirer les orteils. Sans trop exagérer on pourrait presque utiliser cette bonne vieille expression “on est comme dans des chaussons”. Mais comme depuis presque toujours sur ce modèle. Donc pas vraiment de surprises, ni de nouveautés notables. Les habitués et amoureux de ce modèle ne seront pas déroutés.

Le test grandeur nature des Altra Lone Peak 8

Les premières foulées me confirment plusieurs choses. La chaussure semble bel et bien tailler légèrement plus grande que les 2 dernières versions. Côté ressenti à la course, la chaussure se montre dynamique sans être non plus un modèle taillé pour la grande vitesse. Mais elle sera très bien vous accompagner dans des entraînements où vous chercherez à faire un peu monter le cardio, ou sur des épreuves où vous devrez traverser divers types de terrain sans perdre trop de temps.

C’est ici la grande force de la Lone Peak 8. Et depuis tout temps ! Elle est polyvalente. Elle pourra vous accompagner quasiment partout et sur presque toutes les distances. Du trail court assez nerveux avec un peu de dénivelé à l’ultra trail si vous êtes une coureuse ou un coureur plutôt léger (pour preuve j'ai bouclé le Grand Raid de la Réunion en alternant 2 paires de Lone Peak 5 à l’époque, ainsi que les MIUT et Lavaredo avec les 6).

Dans les montées, pour peu que le sol ne soit pas trop humide et boueux, la semelle MaxTrac adhère bien aux portions terreuses, sableuses ou aux cailloux. Cette Lone Peak 8 étant assez légère on se prend à jouer avec les aspérités des sentiers que l’on rencontre.

Côté descente, c’est idem ! Le dynamisme bien retravaillé depuis 3 versions maintenant associé au renfort arrière qui a été ajouté la saison dernière nous permet d’être fluide et d’assurer assez facilement une bonne pose de pied pour fluidifier les trajectoires ! La large toe box à l’avant se montre quand à elle toujours un solide argument (pour peu qu’on s’y soit habitué) afin d’éviter que les orteils soient compressés, tapent, et nous procurent ces jolis ongles noirs.

Enfin, je l'ai aussi testée sur des portions de bitumes puisqu’on en traverse toujours un peu en trail. Clairement ça n’est pas son terrain de jeu. Mais une fois encore sa légèreté vous les fera passer son encombre. Côté rebond ? Elle n’est pas calibrée pour ça. Ne vous attendez pas à battre des records de vitesse sur l’asphalte !

Ma conclusion sur les Lone Peak 8

Clairement on surfe sur la version 7. Il n’y pas vraiment de nouveautés, hormis la promesse d’un nouveau mesh plus durable, sur cette Lone Peak 8. Et c’est du coup un sentiment mitigé de ce point de vue là.

D’un côté on retrouve tous les ingrédients qui font qu’on aime ce modèle. Confort, polyvalence et même un certain dynamisme. De l’autre côté on pourrait se dire qu’Altra a sorti cette chaussure parce qu’il faut une successeur à la Lone Peak 7 cette année. Un peu comme chaque mois de septembre où sort le nouveau téléphone à la pomme.

Mais rassurez-vous cela reste une très bonne chaussure de trail qui sera vous accompagner sur presque tous vos défis sans que vous vous posiez la question du modèle que vous allez chausser. Sauf si vous voulez faire un marathon ou un 10 kilomètres sur route ! Si tel est le cas, passez votre chemin c’est ici une pure chaussure de trail (chez Altra choisissez plutôt la Vanish ou la Escalante Racer dans ce cas).

Aussi, on ne le dira jamais assez, si vous souhaitez débuter votre histoire avec la marque américaine, n’oubliez pas d’adopter une période de transition ! Cela vous évitera de possibles blessures du fait d’un passage trop rapide au drop 0 et donc une déception. Soyez patient, vous ne le regretterez pas !

Côté prix ? Altra a réussi la prouesse dans un monde où tout augmente à baisser son prix à 150€ (site de la marque) alors que la Lone Peak 7 était sortie à 160€. Donc au final si, il y a bien une belle nouveauté et c’est votre portefeuille qui en bénéficiera !