Ferme, robuste, et stable
Je ne suis pas forcément un adepte de la marque américaine, plus par manque de connaissance que par goût, et je trouve que l’on voit assez peu de trailers avec une paire de Scott aux pieds. Mais quand on m’évoque le nom de la marque, je pense tout de suite à des baskets fiables et protectrices, idéales pour des chemins techniques et engagés. Avec les Kinabalu 3 qui arrivent en ce début d’année 2024, on a non seulement une évolution majeure du modèle, mais on a en plus une paire qui ne se fond pas dans la masse du moment, avec un look imposant qui se veut rassurant. Voici le test des Scott Kinabalu 3 et mon avis après quelques sorties sur le terrain.
📷 Le test complet des Scott Kinabalu 3, du costaud pour les trails roulants ! | Ferme, robuste, et stable
Caractéristiques Scott Kinabalu
- Poids 311g
- Prix catalogue 149,90€
- Drop 7mm
- Talon 29.5mm
- Méta 22.5mm
Usage: La Scott Kinabalu est la chaussure la moins technique de la gamme trail Scott, pour les coureurs de sentiers occasionnels, voire mixe route/trail.
Points forts: Robustesse, maintien, stabilité, costaud
Points faibles: Poids un peu élevé, manque d'accroche
Note: 4.5/5
Depuis plus de vingt ans, Scott se positionne intelligemment sur le marché du running et, un peu à l’image des concurrents, la marque tente de répondre aux besoins de tous les coureurs, et sur toutes les distances. Les Scott Kinabalu 3 se positionnent comme une paire idéale pour les courtes ou moyennes distances, principalement dédiées aux entraînements, sur des terrains pas ou peu techniques. Elles montreront toutes leurs qualités sur les chemins blancs et secs, pour les coureurs au poids moyen (70/80 kg).
Les caractéristiques des Kinabalu 3
Affichant un poids de 310 grammes en 42 1/2 sur ma balance, les Kinabalu sont plus lourdes que la concurrence, qui tourne en moyenne autour de 260/270 grammes dans cette catégorie (pour une Salomon Genesis par exemple), même si on voit des modèles tourner au-delà des 300 grammes (312 grammes pour les Craft Pure Trail par exemple). Avec un drop de 7 mm et une hauteur de stack au talon de 29,5 mm, elles se situent dans la fourchette haute des modèles du genre. Sa semelle extérieure bicolore est composée de caoutchouc renforcé, avec des crampons orientés différemment sur son ensemble, d’une hauteur de 3 mm.
L’amorti de la semelle intermédiaire est quant à lui composé de Kinetic Foam double densité, qui doit apporter la fermeté et la rigidité sous le pied, mais aussi, en théorie, apporter 14 % d’énergie supplémentaire qu’une mousse EVA classique. La semelle intérieure est une semelle Ortholite Ultra (que l’on retrouve également chez Salomon), censée donner encore plus de confort. Enfin, la révision du Rocker (ER2 pour Evolved Rocker 2) s’appuie sur plus de 10 ans de R&D, pour apporter encore plus de dynamisme et réduire les impacts répétés au niveau du talon.
Pour ce qui est du mesh, on a un maillage aéré mais rigide, idéal par temps chaud, sans couture et en matière Ripstop, qui se veut indéchirable, un peu comme le Matryx. On trouve également plusieurs renforts à des endroits stratégiques : une coque talonnière dure, ainsi que des renforts latéraux sur les côtés et le dessous du mesh, pour finir sur les orteils.
Les détails
À l’ouverture de la boîte, ma première impression est d’avoir entre les mains un modèle imposant, tout en étant sobre par sa conception et ses couleurs. Le poids ne me semble pas un frein à première vue, car plutôt bien réparti.
Ce qui me frappe le plus, c’est la rigidité de l’ensemble, impossible de pratiquer une torsion à l’avant comme à l’arrière, idem sur le côté. Mais c’est aussi ce qui me rassure, Scott a pour but de répondre aux coureurs qui cherchent la sécurité et du confort, avant même la vitesse et le dynamisme. Les renforts latéraux remontent haut, et le tissu est de qualité, il semble vraiment respirant tout en étant épais.
Le système de laçage est plutôt classique, avec des lacets épais mais plats, et la languette est ferme mais malléable. Le positionnement des crampons est bien établi, même si leur taille me semble un peu courte pour avoir une bonne accroche sur des terrains mouillés ou boueux. Pas de surprise donc, les Kinabalu 3 visent confort et sécurité sur des terrains peu techniques.
Le test des Kinabalu 3
Après quelques secondes aux pieds, les Scott Kinabalu 3 confirment mes premières impressions. J’ai une sensation de légère lourdeur, mais sans être désagréable. En fait, j’ai le sentiment que le poids m’apporte plus de force et de sécurité, sans pour autant perdre l’effet Rocker dès les premières foulées. D’ailleurs, le Rocker garde une très bonne stabilité, que ce soit à l’avant/arrière ou sur les côtés.
Le système de laçage est très efficace et ne crée pas de point de compression. Impossible de plier la chaussure, même avec une forte flexion de l’avant du pied, le mesh ne plie pas. Le contrefort au talon ne me gêne pas dans un premier temps, à voir sur le terrain. J’attends de voir comment se comporte la semelle extérieure avec sa taille imposante... Et ses crampons sur sol glissant. La mousse reste relativement ferme aux premières sensations.
D’une manière générale, je ne peux pas dire que le confort est ultra agréable, mais au moins, elles taillent normalement, même avec un pied large, et on se sent bien très rapidement.
Après plusieurs sorties, les Scott Kinabalu 3 confirment qu’elles sont faites pour les terrains peu techniques et vraiment secs. Aucun problème sur les chemins blancs, sans pierre ni racine, elles conservent un certain dynamisme pendant mes foulées au fil des kilomètres. J’ai même été surpris par le retour du rocker lorsque l’on augmente la vitesse, c’est vraiment agréable. D’ailleurs, à aucun moment, leur poids ne m’a semblé handicapant.
Le point le plus important à mon sens est la fermeté de l’amorti. On aime ou pas, mais cela peut être assez déstabilisant lors des premières minutes. L’avantage de la fermeté de la mousse est d’apporter, sans doute, une bonne durée de vie aux Kinabalu 3. Je n’ai pas (encore) pu le vérifier après quelques sorties, mais les frottements de pierres n’ont pas abîmé le mesh ni la semelle.
Habitué à courir avec des baskets au stack assez faible et avec un amorti un peu plus souple, j’ai compris ce que voulait Scott : rendre encore plus agréable les sorties longues sur les chemins blancs, peu techniques. Parce qu’au fil des minutes, pas de perte de confort, pas de douleur. J’avais un peu peur de l’importance des renforts à l’arrière et sur les côtés, mais en fait, rien d’alarmant, ils ne sont pas gênants dans les mouvements. Seule l’épaisseur du mesh peut être, à la limite, un peu contraignante, car elle ne se plie pas ou très peu.
Autre limite, le manque d’adhérence des crampons. Avec leur faible épaisseur, pas la peine de tenter des chemins hyper techniques, boueux ou glissants. Je me suis fait quelques frayeurs, surtout à cette période de l’année où l’on cherche de l’adhérence...! Il faut juste bien garder en tête que les Kinabalu 3 sont faites pour les sentiers peu techniques ou les trails roulants. C’est là où je trouve que Scott aurait pu pousser davantage le travail sur la semelle extérieure : on a une partie supérieure hyper solide entre son mesh et ses contreforts, qui peut encaisser les chocs de pierres à tous les niveaux du pied, mais en contrepartie on a une semelle qui ne se montre pas très à l’aise sur les chemins techniques ou rocailleux.
Conclusion
Scott réactualise ses Kinabalu avec une troisième belle copie, un modèle idéal pour les courses roulantes, là où on peut débrancher le cerveau sans se soucier de taper une pierre ou une racine, et se lancer à vive allure sur les pistes forestières, tout en gardant un certain confort pendant des sorties courtes ou de moyennes distances. À l’aise sur terrain sec, elles se montrent cependant peu rassurantes sur sols glissants. Leur poids peut faire peur sur le papier, et même aux premières sensations, mais la répartition permet de ne pas se sentir lourd lors de séances avec de l’intensité. Rigides mais très solides, grâce à son mesh renforcé quasi indestructible et ses contreforts, les Scott Kinabalu 3 offrent une belle alternative aux Hoka Speedgoat 5 , des Salomon Sense Ride 5, des Brooks Caldera 7, ou encore aux Brooks Cascadia 17, et plairont à ceux qui recherchent des baskets durables pendant plusieurs mois sur des centaines de kilomètres.
Pour terminer, n'hésitez pas à consulter le comparateur rundeals.fr, un service Journal du Trail, qui liste plein d'avis sur le matériel de trail et de course à pied, mais aussi les promos sur les Scott Kinabalu (entre autres).
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