Le test complet du sac Millet Intense 12l, un excellent maintien !

La marque MILLET est historique dans le secteur de l’alpinisme, appréciée des sportifs pour la qualité de leurs vêtements, sacs à dos, sacs de couchage, chaussures et cordes. On vous présente aujourd'hui le dernier sac de trail « Intense » format 12 litres, qui affiche 245 grammes sur la balance.  Plutôt orienté pour le trail long, sa conception peut s’avérer un peu juste pour le prévoir sur un vrai format d’ultra.

En complément des deux poches prévues pour les flasques, le Millet Intense 12l propose 6 poches aux usages divers :
2 poches qui doublent les poches des flasques à l’avant :

• elles ont un petit élastique et renfort en haut de la poche. On peut y glisser pas mal de choses en complément des flasques mais j’éviterai tout objet « dur » ou coupant car c’est en adhérence direct avec la poche à flasque juste derrière.
• 2 poches latérales : une première sur notre gauche simplement fermée par un élastique et un renfort, tandis que celle à notre droite, où est disposée l’étiquette Millet, est conçue avec une fermeture éclair. Sur le papier, je pensais que cette poche était conçue pour le téléphone mais il s’agira plutôt d’y glisser des clés ou des objets qu’on ne souhaite pas perdre. Il convient de noter que ces deux poches sont étroites et peu profondes, donc elles ne permettent pas de gérer beaucoup de choses.
• 1 poche traversante, dans le bas du dos, idéale pour disposer notre veste de pluie. Cette poche ne se ferme pas, elle est ouverte de part en part, comme c’est généralement le cas dans les autres sacs concurrents (ex. : Salomon). A noter qu’en dessous de cette poche, le coureur dispose de deux crochets pour tenir ses bâtons, ce qui permet d’éviter le carquois et/ou la ceinture porte bâtons. Enfin, sur le côté gauche, il y a une toute petite poche fermée avec un crochet à l’intérieur, comme pour y glisser une clé mais la poche n’est pas assez importante pour y mettre une paire de clés complète donc l’usage reste à définir.
• 1 très grande poche dorsale, qu’on peut ouvrir sur le haut et vers le bas en latérale par une fermeture éclair. Millet compte à priori sur cette grande poche pour contenir le reste de nos affaires et assurer les 12 litres promis. A l’intérieur, il n’y a pas de sous compartiment (pour la poche à eau par exemple), mais un crochet en scratch qui doit permettre de retenir une éventuelle poche à eau. En haut de cette poche dorsale, nous avons deux sorties qui permettent à un tuyau de poche à eau de ressortir utilement sur le devant par les épaules.

Ce Millet Intense 12l est bien fini. Développé avec le Team Sidas Matryx, comme l’indique la petite étiquette sur la poche avant droite, ce sac est dans une forme classique de gilet avec plusieurs coloris proposés (noir, bleu ciel, bleu foncé avec des bandes blanches à l’achat pour 150 €). Visuellement on identifie deux autres étiquettes, le rappel de la marque « Millet » sur notre épaule droite, et l’indication « Hydro System » sur notre épaule gauche, ainsi qu’une barre réfléchissante dans le dos.

Au touché, Millet a bien renforcé le tissu mesh en donnant un « effet mousse » dont on espère ressentir les effets sur nos épaules pour atténuer les coups. Enfin, au niveau des flasques, on retrouve le système désormais classique dans tous les sacs, Hydrapak en 500 ml (et non 600 ml comme chez Salomon dernièrement), customisé pour Millet dans une version transparente blanche, avec l’inscription de la marque en grand. Le pack à 150 euros ne prévoit pas nativement de poche à eau, ni de poche isotherme pour l’encapsuler.

Le test

En préambule, il convient de noter que la marque taille « petit » : il est donc conseillé de bien le tester, ou de prendre la taille au-dessus par précaution.

Le maintien du sac est assez exceptionnel, chargé avec les deux flasques prévues, ou non chargé (à noter que je n’ai pas pu tester le sac chargé en complément avec une poche à eau). On a un gilet qui se positionne assez haut sur le corps avec des capacités de serrage à plusieurs endroits pour bien l’ajuster. Petite contrepartie nécessitant de s’adapter, notamment au niveau des réglages, le sac peut frotter au niveau du cou. Lors du premier test, j’avais un tee shirt manches longues qui me couvrait bien le cou donc aucun problème, en revanche avec un tee shirt manches courtes, j’ai dû trouver le bon paramétrage pour que ça ne frotte pas mon cou et créer une marque rouge.

On remarque la forme des deux lanières sur le ventre qui peuvent bien sûr se serrer mais qui se ferment par un clip. Par rapport aux autres sacs qui mettent plutôt en place des cordes élastiques, j’ai toujours trouvé ce système bien plus sécurisant pour le coureur : on a moins peur que l’élastique se brise dans une chute ou tout autre mouvement brusque. C’est donc un vrai bonheur de retrouver ce système que je voyais moins depuis quelques années.

L’autre innovation concerne le maintien des flasques. On a l’habitude dans d’autres sacs du secteur d’avoir un petit élastique qui maintient la flasque à niveau pour boire notre liquide, même lorsqu’elle est presque vide (en cas d’absence de ce système, la flasque s’enfonce progressivement dans la poche prévue et on ne peut plus boire facilement pendant notre sortie). Ici, Millet a renforcé le concept d’élastique en faisant une deuxième boucle, avec un clip de serrage. Ce n’est peut-être pas grand-chose et peu utilisé à la longue mais je trouve le concept intéressant. En revanche, je pense que le fait de serrer et desserrer le clip sur l’élastique doit l’user à la longue et aboutir à une usure prématurée. A voir dans le temps mais sur le papier c’est intéressant.

Le sac dispose de poches latérales, peut être légèrement trop étroites : un portable « classique » de type Iphone rentre difficilement en déformant la poche. Par ailleurs, on peut regretter que le sac ne propose pas de poche imperméable comme sur le Dynafit 12 litres par exemple, même si traitement durable déperlant DWR nous assure une bonne résistance à l’eau.

Lorsqu’on charge complètement le sac, je reste globalement circonspect sur l’organisation des poches : à la fois trop petites devant et difficiles d’accès derrière pour la principale. Cette dernière concentre d’ailleurs beaucoup de questionnements car :

• Le début de la fermeture éclair en haut, n’est pas un mouvement naturel si on veut prendre quelque chose dans notre sac pendant notre course. Il s’agit donc clairement d’un compartiment qu’on va devoir utiliser uniquement lorsqu’on va s’arrêter, à la différence de Dynafit par exemple, qui a laissé un accès libre sur le haut et des accès latéraux plus simples.
• La grande poche dorsale apporte un contenant formidable mais sans espace de rangement, il faut tout organiser pour s’assurer que ça ne bouge pas trop et que ce ne soit pas désagréable lors des phases de course un peu dynamiques.
• Enfin, en l’absence de compartiment dédié pour la poche à eau, je m’interroge sérieusement sur la capacité du sac à pouvoir combiner poche à eau et affaires dans le dos.

Conclusion

Ce nouveau sac Millet 12 litres possède des caractéristiques de maintien, et de serrage intéressant mais pose la question de sa cible. On retrouve difficilement les 12 litres théoriques, mis à part en utilisant la grande poche dorsale sans poche à eau, ce qui est une possibilité que j’observe de plus en plus sur les courses. A titre personnel, 1 litre d’eau est légèrement insuffisant sur mes courses, vu ma consommation, donc je préfère systématiquement partir avec une poche à eau en complément, quitte à ne pas la remplir complètement. A mon sens, ce sac est plutôt positionné sur les segments de trails courts et longs grâce à son excellent maintien haut sur le corps et son confort de tissu, mais ne me semble pas posséder toutes les caractéristiques pour être une alternative sur ultra trail.