Le test des Arc'teryx Sylan, une chaussure de trail à découvrir !

Ce n'est pas la première chaussure de trail Arcteryx que je teste. Encore récemment, je courais sur les terrains techniques au-dessus du chalet avec les récentes Vertex, des chaussures originales, presque hybrides, entre trail et approche. La marque a d'ailleurs renouvelé l'expérience avec les Vertex Alpine, encore plus montagnardes. Plus classiques dans la gamme, on peut regarder les Norvan LD 3, et les plus félines Norvan SL (à ma connaissance les chaussures de trail les plus légères).

La marque propose également la "Sylan Pro", qui est identique. Seule la couleur est différente.

Particularité des Arc'teryx Sylan

Introduction de la gamme de trail Arcteryx faite, passons aux caractéristiques de cette Sylan.

Sur la balance, j'ai pesé la chaussure à 305 grammes en pointure standard 42 2/3. De son côté, la marque annonce 292 grammes mais sans préciser la pointure. Une chaussure qui dépasse les 300 grammes, c'est moins courant qu'à une époque, mais cela reste acceptable au regard de la construction du produit. La tige est en Matryx, ce qui est en général synonyme de légèreté, mais elle est doublée par un chausson complet qui descend de la cheville aux métatarses. Sur l'extérieur, une large bande TPU protège la tige tout autour depuis l'avant du talon jusqu'à la pointe de la chaussure. Finalement, ça fait du poids. Pour les finitions, une petite pochette pour ranger les lacets, sans doute quelque chose de chez Salomon, la maison sœur d'Arcteryx dans le groupe Amersport.

Sous la chaussure, une semelle en Vibram Megagrip avec des crampons de 5-6 mm pas trop espacés. Arcteryx n'a pas fait les choses à moitié en intégrant deux technologies réputées, le Vibram évidemment, mais aussi le tissu très à la mode et désormais reconnu, le Matryx.

Les chiffres techniques : un drop de 6 mm, le bon compromis qui devrait convenir à tout le monde, et un stack assez marqué de quasi 30 mm. On remarque également une chaussure assez courbée, le fameux rocker. Il faudra surveiller la stabilité car la zone de contact au sol n'est pas très large, avec 8,2 cm à l'arrière. C'est ~1 cm de moins que sur une Hierro V8, ~2 cm de moins qu'une Caldera 7.

Les Sylan sur le terrain

La présence du chausson requiert de bien ouvrir la chaussure pour l'enfiler. Une fois le pied en place, ce chausson intégré remonte pour presque recouvrir la malléole sans que la coque talonnière ne soit trop présente. C'est assez confortable et assure une bonne protection contre l'intrusion des brindilles. C'est le principal intérêt des chaussons intégrés à la tige comme ici, et à la différence avec d'autres modèles comme les S/LAB Pulsar 3 ou Hoka Zinal 2, plus racés, ce n'est pas non plus trop serré. Petite critique sur la pochette pour ranger les lacets : c'est une bonne idée, mais elle est recouverte par lesdits lacets lorsqu'on les serre, ce qui rend peu pratique son utilisation. Les lacets serrés bloquent l'utilisation de la pochette, il faut contorsionner l'ensemble pour les faire entrer.

Le chaussant est assez précis, comme sur les autres modèles de la marque, à la manière d'une Norvan LD 3 testée ici. Cette Sylan est confortable, et le pied est bien maintenu de fait. Je n'ai pas d'informations techniques sur la semelle intermédiaire, mais l'amorti est là, assez ferme mais bien présent grâce à l'épaisseur de la semelle. Côté stabilité, c'est là que le bât blesse : la chaussure pose problème. Il faudra faire très attention aux terrains techniques, aux dévers, où l'arrière peut vite partir en vrille. J'attribue cela au stack assez élevé, mais surtout à l'étroitesse relative de la semelle sur le sol. La chaussure est excellente sur les terrains en terre peu trompeurs, mais il faudra être vigilant sur les sentiers chaotiques. Ou alors avoir un pied solide et une excellente proprioception.

En termes de dynamique, la Sylan est très efficace. La fermeté de la semelle et sa cambrure apportent une vraie sensation dynamique. C'est très agréable de courir avec, et à défaut de plaque carbone intégrée, on pourrait penser qu'il y en a une. La chaussure est très adaptée à la course sur terrain roulant, sur sol mixte terre/gravier/bitume, mais en tout cas on évitera les terrains techniques de montagne.

Résumé

• Une chaussure bien faite, stylée, probablement durable (pas eu le temps de tester assez longtemps).
• Du confort, un chausson qui protège mais qui n'est pas pour autant trop pressant comme parfois.
• Une super dynamique de la chaussure, fluide avec un amorti efficace pour les coureurs lourds.
• Un manque de stabilité latérale, surtout sur l'arrière, qui pousse à la prudence sur les sentiers un peu techniques.
• Une très bonne chaussure axée "town to trail" et pour les longues distances sur des courses typées ecotrail, Saint-Jacques, UTMB, courses nature.