Le test des Asics Trabuco Max 2, la chaussure prend ses marques

J'ai déjà eu la chance de tester les Trabuco Max, dans leur première version. C'était alors "à peu près" une Trabuco classique avec plus de semelle. La gamme Trabuco, je connais plutôt bien, pour avoir utilisé les 3 dernières éditions du best seller Asics (voici le test des Trabuco 12, la dernière version).

Comme pour la Trabuco 11, la marque a complètement retravaillé la semelle intermédiaire de la Trabuco Max 2, en intégrant une mousse récente qu'on trouve surtout sur les modèles running. Cela en fait une chaussure complètement nouvelle, et différente de la Trabuco classique, une raison supplémentaire pour tester cette Trabuco Max 2.

Présentation

Comme souvent, lorsque je teste une nouvelle édition, je la compare à l'ancienne. Ici, la Trabuco Max 2 (ci-dessus), et la première Trabuco Max (ci-dessous).

Sur le papier, la Trabuco Max 2 est annoncée à 305g, corrigé à 297g sur ma balance (pointure 42,5). C'est une surprise. Comme je l'ai dit, je teste en parallèle la petite soeur (visuellement du moins), la Trabuco 11, qui émarge à 317g. La différence est notable, surtout que la Max 2 présente une semelle sensiblement plus volumineuse. 20g d'écart.
Niveau drop, on est sur 5mm, une autre différence avec la Trabuco 11 penchée sur 8mm.

Cette mousse, c'est la même que sur les Nimbus 25 testées ici. C'est plutôt étonnant de retrouver la même technologie sur une chaussure d'Ultra Trail que sur une chaussure destinée à la route sur ~20km. Peut-être a-t-on ici la réponse à la cible de cette Trabuco Max 2 : une chaussure pour le long, certes, mais peut-être aussi pour les terrains roulants.

On finit par se faire à ces énormes semelles, mais il y a encore peu on riait beaucoup de ce maximalisme.

La tige n'est pas excessivement renforcée, en dehors du pare-pierres à l'avant qui fait presque le minimum. Chose assez originale, dont je ne vois pas vraiment l'utilité, la possibilité de fixer des guêtres un peu à la manière de Altra, avec un scratch à l'arrière du talon, et une petite boucle à la base des lacets. Pourquoi pas. Plus intéressant selon moi, un passant pour les lacets à mi-hauteur, parfait pour les sécuriser (branches, délaçage) une fois la chaussure lacée.

Le tissu utilisé est très proche de ce qu'on trouve sur les Trabuco classiques. Assez épais même, puisqu'il est doublé à l'intérieur. Le contrefort du talon n'est pas énormément matelassé, cela devrait aider à garder de la maniabilité alors que la semelle est quand-même assez imposante.

Sous la semelle, les crampons sont intéressants. Je les estime à 4 mm d'épaisseur, mais ils sont surtout très espacés pour bien mordre la terre. Ils ont aussi une surface plane qui devrait offrir un bon contact sur la pierre. A suivre, mais je suis fan de la gomme de la marque, le Asics Grip, et sauf surprise, cela devrait bien fonctionner.

Le test terrain

Tout de suite on retrouve le confort du chaussant Asics. La chaussure taille correctement, éventuellement un tout petit peu trop grand. L'avant du pied offre pas mal de place, ce qui donne cette impression. La languette a été revue. Plus compacte car la pochette pour les lacets a disparu, elle se positionne mieux contre le coup de pied et joue son rôle plus efficacement. Je préfère comme ça : c'était d'ailleurs une critique que j'avais faite lors de mon test de la V1.

Le pied est haut perché, évidemment. La semelle intermédiaire n'est pas aussi "molle" que sur la Nimbus 25 (test), mais combinée au stack important, la chaussure n'est clairement pas ce qui se fait de plus stable. Ce n'est pas une surprise, et pour cela on évitera de s'en servir sur les terrains chaotiques sauf à avoir une cheville bien robuste en cas de bascule. Surtout en dévers, évidemment.

L'amorti est énorme, et ce n'est pas surprenant. Même en talonnant très fortement, on a l'impression de courir sur un petit tatami. C'est parfait lorsqu'on veut ménager les articulations, en récupération par exemple, évidemment sur le long lorsque la foulée devient lourde, ou sur les dernières descentes d'un Ultra.

Sur le plan dynamique, les sensations sont plutôt bonnes malgré cette semelle conséquente. Le drop modéré (4mm) et la forme courbée de la semelle sur l'avant facilitent le déroulé du pied, mais surtout ces nouvelles mousses ont une capacité de rebond non négligeable qu'on ne trouvait pas il y a quelques années.

Pour terminer, je confirme ce que je disais quant à l'accroche, efficace sur presque tous les terrains. J'aurais quand même préféré que l'ancien dessin des crampons soit conservé sur cette V2.

Mon avis en conclusion

Les Asics Trabuco Max 2 évoluent et deviennent un modèle à part entière, pas seulement une variante de la Trabuco 11, surtout grâce à la semelle spécifique intégrée par la marque. L'amorti est énorme, avec le confort qui va avec le chaussant Asics, deux qualités importantes pour une bonne chaussure d'Ultra Trail. Il faudra cependant faire attention sur les terrains techniques, la hauteur d'une telle semelle n'est pas toujours compatible avec la stabilité, surtout lorsque le coureur est fatigué par la durée de l'épreuve. L'accroche est aussi excellente. On recommande cette chaussure sur les longues distances, des courses telles que l'Ultra Marin, l'Ecotrail, et éventuellement la CCC ou l'UTMB qui ne sont pas les parcours les plus techniques des Alpes. Un bémol sur le prix, annoncé à 180€. On attendra éventuellement les soldes running pour s'équiper. Ci-dessous, quelques alternatives.

Alternatives aux Trabuco Max 2

• Les Brooks Caldera 6
• Les Trabuco 12, finalement assez comparables
• Les Salomon Ultra Glide 2
• Les Hoka Mafate Speed 4
• Les New Balance Fresh Foam More Trail V2