Des changements notables
Cela fait presque 3 ans que la SpeedGoat 5 est sortie, je l'avais testée en décembre 2021. Presque 3 ans, c'est assez long pour une évolution, même si la SpeedGoat 5 faisait largement consensus comme une excellente chaussure de trail. Pourtant, les technologies évoluent, et il était temps que la marque sorte la V6. La voici, la SpeedGoat 6, et j'ai pris le temps de les tester dans le détail. Après une cinquantaine de kilomètres aux pieds, voici mon avis sur les Hoka SpeedGoat 6.
📷 Le test détaillé des Hoka SpeedGoat 6, plus techniques ! | Des changements notables
Caractéristiques Hoka SpeedGoat
- Poids 278g
- Drop 5mm
- Prix catalogue 160€
- Talon 40mm
- Méta 35mm
Usage: Les Hoka SpeedGoat, des chaussures efficaces sur toutes les distances, usage très polyvalent. Modèle plébiscité pour l'Ultra-Trail.
Points forts: Amorti et dynamique
Points faibles: Robustesse du mesh
Note: 4/5
Je vous suggère la rétrospective des différents modèles de l'histoire de la SpeedGoat. La chaussure a pas mal évolué depuis ses débuts, lorsqu'elle a pris la succession de la Rapa Nui. Le style s'est stabilisé depuis la SpeedGoat 4, et il faut un œil exercé pour distinguer la SpeedGoat 6 de la SpeedGoat 5.
Présentation détaillée des Hoka SpeedGoat 6
Sur le papier, la marque annonce un poids de 278 grammes, ce que je confirme sur ma balance (au gramme près) dans la pointure de référence de 42 2/3. Le drop est de 5 mm, je crois que c'était 4 mm sur la V5, mais je vous mets au défi de sentir la différence. Le drop est une notion très marketée, et il y a bien d'autres paramètres qui définissent les sensations et la dynamique d'une chaussure. 5 mm, ça devrait convenir à tout le monde... à peu près.
Ci-dessus la SpeedGoat 6, ci-dessous la SpeedGoat 5.
La tige ne semble pas beaucoup évoluer, visuellement du moins. On verra cependant que les sensations sont différentes de celles de la SpeedGoat 5. Le tissu, en revanche, change pas mal, on passe d'un tissu assez doux à quelque chose de plus rugueux. On peut supposer une meilleure résistance, même si je trouvais la SpeedGoat 5 durable. Les histoires de déchirures aux pliures des métas sur des modèles antérieurs sont réglées, je l'espère. La chaussure dispose de peu de protections contre les pierres, à l'avant en particulier là où les chocs sont les plus courants. C'est à modérer car la semelle intermédiaire est très large, c'est elle qui touche en premier, la tige est finalement rarement en contact.
Les lacets sont très classiques, la languette modérément rembourrée. J'aurais aimé voir un petit passant pour glisser les lacets une fois qu'ils sont faits, comme c'est le cas sur beaucoup de chaussures désormais : une bonne manière d'éviter qu'ils ne se baladent et se défassent.
Sous la tige, la semelle intermédiaire. On est toujours sur de l'EVA moulé (techno CMEVA selon Hoka), d'une épaisseur de 40 mm selon les chiffres donnés par la marque. J'ai l'impression que c'est moins. Difficile comme ça de dire si cette mousse est plus ferme ou non que la précédente version.
Sous la chaussure, toujours du Vibram Megagrip Lite Base. La forme des crampons évolue très peu, comme la disposition du Vibram qui laisse apparaître l'EVA par endroit. Certains se plaignent de la durabilité de la semelle extérieure qui aurait tendance à se décoller par endroit. Je n'ai pas constaté ce problème, et je pense que s'il apparaît, c'est sur des terrains très abrasifs, comme du granite.
Sur le terrain
Très vite, je constate que la chaussure est moins souple que la V5. Le pied est très bien tenu, entre la semelle qui a un effet baquet assez marqué et une tige qui remonte en entourant bien le pied. On se sent tout de suite en sécurité, sur le dessus en tout cas, sans que les orteils à l'avant ne soient trop à l'étroit. Pas de problème pour les bouger. En termes de stabilité de la chaussure, on est sur du plus-plus avec cette SpeedGoat 6.
La combinaison entre une semelle large à la base et une rigidité en torsion (que je trouve assez marquée) fait de cette SpeedGoat 6 une des chaussures les plus sécurisantes sur terrain technique que j'ai récemment testées. La chaussure est très stable, au moins aussi rassurante que les Brooks Cascadia 18. Si on rajoute à cela l'apport de la forme en baquet de la semelle intermédiaire, la chaussure est parée pour les terrains difficiles, les dévers, et de manière générale, elle offre un excellent choix pour les Ultra Trails en montagne.
À l'inverse, et c'est clairement ce qui va décevoir les fans de la SpeedGoat 5, la chaussure perd nettement en souplesse et dynamique. Elle se rapproche en cela de la version antérieure, la SpeedGoat 4. J'ai dû relire mon test des SpeedGoat 5 pour m'en souvenir. La SpeedGoat passe ainsi d'un modèle très polyvalent, mais plutôt destiné aux distances intermédiaires sur terrains pas trop techniques, à une chaussure plus axée Ultra sur terrains délicats.
Ce que je comprends un peu moins, pour le coup, c'est d'avoir conservé cette forme de crampons que j'associe plus à des terrains secs ou forestiers qu'à un sol montagneux. Dans la gamme Hoka, je trouve également qu'il y a une sorte de confrontation avec la Mafate Speed 4 que je trouve excellente pour son confort et ses qualités techniques. Ici, la SpeedGoat 6 semble brouiller les cartes : je ne saurais laquelle choisir pour m'accompagner sur la TDS.
Résumé
La SpeedGoat 6 évolue très nettement, même si ce n'est pas visible en images. La chaussure gagne en stabilité et maintien, mais perd en souplesse et dynamique. La chaussure cale le pied dans un baquet qui vrille peu, apportant pas mal de sécurité sur les terrains techniques. À l'inverse, le pied perd un peu de liberté de mouvement, ce que certains critiqueront comme un manque de polyvalence. Je la recommande pour les courses techniques en montagne. Moins pour les maratrails comme ça pouvait être le cas pour la SpeedGoat 5.
Pour terminer, n'hésitez pas à consulter le comparateur rundeals.fr, un service Journal du Trail, qui liste plein d'avis sur le matériel de trail et de course à pied, mais aussi les promos sur les Hoka SpeedGoat (entre autres).
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