Le test terrain des New Balance Hierro V8, une excellente évolution

Pour mémo, les différents tests et articles sur le Journal du Trail à propos de la Hierro :

• Les Hierro V5 ;
• Les Hierro V6 ;
• Les Hierro V7 ;

La Hierro V8 est le modèle trail le plus polyvalent de New Balance. Pertinente en Ultra, mais également sur de plus courtes distances. Elle se positionne face à une Hoka Speedgoat 6, une Asics Trabuco 12, une Salomon Genesis, ces modèles qui conviennent dans la majorité des cas.

Présentation rapide des Hierro V8

Le poids : 318 grammes annoncés par la marque, en pointure 42. Je l'ai pesée à 285 / 296 grammes en pointure 42,5, à droite et à gauche. On peut dire que ce n'est pas très sérieux de la part de la marque lorsqu'on sait l'importance que les coureurs accordent au poids d'un produit. Un écart de 30 g annoncé, c'est beaucoup, sans parler de la différence de 10 g entre les deux pieds...

Du côté du drop : on descend à 6 mm, alors qu'on était à 8 mm sur les précédentes versions. Cela change un peu. Je n'ai pas l'info sur le stack, mais visuellement, et sur les premiers ressentis en termes d'amorti, je pense que la semelle intermédiaire a pris quelques millimètres. La mousse est toujours estampillée Fresh Foam, la technologie propre à New Balance.

La grosse nouveauté, lorsqu'on connaît l'importance de l'accroche et de l'adhérence d'une chaussure en trail, se trouve sous la chaussure. On est toujours sur une semelle Vibram, mais elle est fort différente de la précédente version. Les crampons sont très petits, très mous, comme des picots. Je m'attends à une très bonne accroche sur le sec et le humide, mais il faudra faire attention à l'usure : la gomme est très souple.

Pour ce qui est du prix : 160 €, c'est complètement dans la gamme de prix d'une chaussure de trail polyvalente comme le sont des Speedgoat 6, Salomon Genesis, Brooks Cascadia 17, Asics Trabuco 12...

Le test sur le terrain

Comme toujours avec la Hierro, c'est très confortable. Le pied n'est pas trop serré, les orteils ont la place pour bouger. La pointure est respectée. Attention quand même à bien serrer pour garantir le maintien : les lacets étant quelque chose comme "élastiques", ils donnent l'impression d'être suffisamment serrés lorsqu'on les noue, mais pas tout à fait. N'hésitez donc pas à bien lacer la chaussure, surtout que la languette n'est pas trop fine.

Tout de suite, on veut tester ces crampons fort différents des précédentes versions. On passe d'une semelle aux crampons en forme de "plots" assez classique, à ces "picots" fins et très souples. D'une semelle plutôt destinée aux terrains mixtes terre/caillasse, à une semelle optimisée pour la terre. Ces picots sont étonnants, ils offrent une excellente adhérence malgré leur petitesse, et surtout une accroche bluffante sur la terre : leur souplesse fait comme si la chaussure collait au sol, les crampons suivant les aspérités du terrain en se déformant, en s'adaptant au relief. La souplesse de la semelle y fait aussi. Par contre, on peut évidemment anticiper une usure rapide, il faudra voir dans la durée : je prévois de l'utiliser pas mal cette année, je reviendrai sur ce point plus tard.

L'amorti est excellent. Je le trouve meilleur que sur la Hierro V7 (qu'on troue désormais en promo), qui me semblait trop ferme à partir d'une certaine distance, fatigue aidant. La marque a corrigé le tir sur ce point et c'est très bien. C'est probablement dû à une semelle intermédiaire un peu plus épaisse, mais je suspecte la mousse d'être aussi plus moelleuse. En tout cas, c'est agréable à la foulée. Je pense que la souplesse des crampons en rajoute sur ce plan. Niveau stabilité et maintien, c'est tout à fait correct pour une chaussure avec cette épaisseur de semelle, je me sens en confiance en dévers, pas de soucis constatés.

La dynamique n'est évidemment pas son point fort (tournez-vous vers la New Balance SuperComp Trail pour cela), sans doute du fait de la mousse qui manque un peu de fermeté, mais aussi de ces crampons qui se déforment et font perdre un peu d'énergie. Par contre, je la trouve plus pertinente que les V6 et V7 sur les longues distances. Un choix potentiel pour moi en Ultra.

La tige manquera certainement d'un peu de renforts sur les terrains techniques, et le tissu, qui s'apparente à celui d'une chaussure de route, pourrait souffrir si vous avez tendance à taper dans les cailloux ou à frotter un peu trop. C'est peut-être le point faible de la chaussure, mais encore une fois je vais devoir attendre 200 ou 300 km pour avoir un avis sur ce point.

Mon avis sur les Hierro V8

La New Balance FreshFoam Hierro V8 conserve son excellent confort. La pointure est la bonne, et l'avant offre un espace suffisant pour les orteils. On fera attention au serrage des lacets, un peu élastiques, bien les tendre pour un meilleur maintien. La principale évolution réside dans la conception des crampons, passant de plots classiques à des picots fins et souples, optimisés pour les sols en terre, secs ou meubles. Cette nouveauté offre une adhérence surprenante et une adaptabilité remarquable aux aspérités du sol, bien que cette souplesse puisse prédire une usure accélérée. On notera également que la tige et le tissu utilisé pourraient manquer de renforts sur les terrains plus techniques. L'amélioration de l'amorti par rapport aux versions précédentes ajoute au confort général, même si la dynamique de course n'est pas le point fort de la HierroV8. On ne peut pas tout avoir. En synthèse, j'aime assez cette Hierro V8 et j'envisage de les prendre sur les différents objectifs de course cette année.