Le test détaillé des Nike Zoom Fly 6, largement performantes !

La plaque carbone est devenue quasiment le nerf de la guerre dans le monde de la course à pied, voire une obsession pour certains ! Argument marketing, sûrement. Plus-value sportive, probablement. À condition tout de même d’avoir déjà une foulée permettant d’en profiter ! Relance Mag publiait récemment un article (les plaques carbones est-ce que ça sert en trail) indiquant qu’il fallait être en capacité de faire ronronner son allure à au moins 13-14 km/h pour profiter des bienfaits de ces “bijoux technologiques”.

Quoi qu’il en soit, de nombreux records, que ce soit chez les amateurs ou les professionnels, sont tombés et tombent encore au fur et à mesure que les technologies évoluent. Il n’y a pas de fumée sans feu ! Du coup, les coureurs veulent s’y essayer ou à vouloir passer le pas. Regardez la prochaine ligne de départ de votre 10 km local. On en voit également de plus en plus dans le trail. Mais là un autre débat s’ouvre (je vous renvoie à l’article quelques lignes plus haut !)

La bonne nouvelle, la technologie évolue très vite et des modèles qui étaient haut de gamme il y a quelques années ont cédé leurs atours à des modèles milieu de gamme. Rappelez-vous du prix des premiers écrans plats ! Et ils n’étaient même pas connectés ! En effet, on peut aujourd’hui trouver des chaussures qui se montrent déjà très performantes pour la grande majorité des coureurs que nous sommes à des prix bien plus abordables (le modèle haut de gamme de Nike, l’AlphaFly, sort à environ 300 €, ce qui n’est pas à portée de toutes les bourse).

Aujourd’hui, Nike nous propose le 6ème membre de la fratrie Zoom Fly. Considérée comme l’entrée de gamme de ses modèles carbone, et après une revue des forces en présence de la version 5 testée ici, je suis curieux de voir son évolution.

Caractéristiques

Le dernier modèle avait déjà fait un bond en avant avec l’intégration de la mousse réactive Zoom X qui venait apporter plus de densité pour une meilleure absorption des chocs ainsi que plus de légèreté comparée aux modèles précédents. Eh bien, nous retrouvons à nouveau cette fameuse mousse (enfin presque la même, car ici le composant n’est plus exactement le même) sur la Fly Zoom 6, gage également d’un excellent retour d’énergie.

Au milieu de tout ça, on a donc toujours une sacro-sainte plaque en fibre de carbone nommée FlyPlate. Le fameux sésame pour faire descendre les chronos ! Bon, on ne va pas mentir, sans entraînement il n’y aura pas de miracles non plus ! La liste des chaussures de running à plaque carbone.

Sur le modèle précédent, la chaussure avait été légèrement élargie pour ne pas trop sanctionner les coureurs à la foulée pas très stable (en gros, ceux qui ne font pas de renforcement des chevilles ou qui ne sont pas passés par la case athlétisme). C’est toujours le cas ici. La Zoom Fly 6 cible toujours un large public.

La tige a quant à elle complètement changé. Fini le tissu Flyknit. On trouve maintenant une sorte de double mesh très léger et très respirant donnant aussi un aspect plus haut de gamme que sa grande sœur (rappelez-vous l’histoire des télés !) où l’on était sur une matière assez épaisse.

Pour ce qui est de sa ligne, cette Zoom Fly 6 fait aussi un bel effort avec un poids annoncé de 238 grammes (235 grammes constatés en 42,5 sur ma balance), soit presque 40 grammes de gagnés face à sa prédécesseur ! Joli ! On n'est pas encore aux 209 grammes de l’AlphaFly, mais le gain est très notable. En comparaison, une Salomon Spectur 2 que j'avais testée ici fait 250 grammes.

Évolution ou changement qui a son importance également, Nike a baissé son drop sur cette nouvelle mouture avec un passage de 10 à 8 sur un stack qui lui reste toujours bien imposant (amateurs du minimalisme, passez votre tour !). Bien qu’on reste sur un drop assez important, je suis curieux de connaitre la raison de ce choix. En tous cas, cela ne devrait pas trop jouer sur la propulsion que j’avais trouvée très satisfaisante sur la Zoom Fly 5 que j'avais testée et ça ne devrait pas non plus trop faire souffrir vos petits mollets.

Présentations générales

Premier coup d'œil et aucun doute : on est bien sur une chaussure Nike. L’identité et le savoir-faire des équipes de Phil Knight (le fondateur de Nike) en termes de design sont bien présents.

Un look agressif. Un aspect presque futuriste avec cette excroissance sur l’arrière de la semelle. Je n’ai toujours pas la réponse concernant cette caractéristique et vois que ça se développe aussi sur les chaussures de trail. Effet de mode ou vrai gain ? En tous cas, ça n'est pas gênant dans la pratique. Également, une sorte de creux dans le dessous laisse apparaître la plaque carbone, on est clairement dans la lignée des looks de la gamme running de la marque. Une impression visuelle que cette chaussure va vous faire voler ! Ça tombe bien, c’est le nom du modèle.

Comme précisé précédemment, la semelle est toujours très imposante et racée, ce qui nous laisse deviner de suite la propulsion qu’elle semble promettre. Son revêtement est toujours très lisse, à l’image de beaucoup de chaussures dédiées à la route. On nous annonce cependant une très bonne adhérence. Effectivement, contrairement à la précédente version qui proposait une sorte de quadrillage de picots qui glissait un peu sur le bitume humide, on est ici en présence de vrais crampons qui impulsent plus de confiance. À voir dans le feu de l’action !

Concernant le mesh ou plutôt le double mesh qui compose la tige, à première vue, il semble très intéressant. Il est très fin et très léger au toucher, mais cette doublure supérieure, appelée “cuir synthétique” par Nike, rassure et semble ajouter une dimension de solidité sans perdre en respiration. À voir lorsque l’on fera souffrir cette Fly Zoom 6 en conditions réelles !

Le col de la chaussure contient un renforcement pour assurer une meilleure stabilité du pied tout comme le talon. Le système de laçage qui supplante une très fine semelle et somme toute très classique avec des œillets renforcés, remplace le système précédemment utilisé.

Pour ce qui est du coloris, nous avons été gâtés avec le modèle le plus fantaisiste ! Celui qui comporte des flammes qui feraient fureur dans un concours de voitures tuning ! Il semble qu’il ait été créé pour faire honneur au centenaire de la discipline japonaise de l’Ekiden, cette course en relais, organisée à la base au Nouvel An, et qui se développe aujourd’hui pas mal par chez nous.

Pour les plus timides, pas de panique ! Au moins 3 autres coloris beaucoup plus sages sont proposés pour les hommes et 4 pour les femmes (il semblerait d’ailleurs que le modèle Ekiden n’existe pas pour la gente féminine).

Le test terrain des Nike Zoom Fly 6

Comme à mon habitude, j’ai porté cette nouvelle Zoom Fly 6 une journée avant de courir avec. Première constatation avant même de l’enfiler, au toucher la mousse est très molle ! On peut presque insérer ses doigts dedans sans trop d’exagération. Bien plus que sur la version 5. Sans doute le petit changement dans la recette !

Après le chaussage, ma première sensation a été une impression de confort. De par la semelle qui est effectivement très moelleuse, mais aussi d’un chaussant que j’ai trouvé moins étroit qu’à l’habitude concernant Nike (et pourtant en tant qu’ancien sneaker addict, j’en ai eu des Nike). Sans aller jusqu’à la toe box d’une Altra, le pied a un peu de place et n’est pas compressé. À titre de comparaison, je me sentais beaucoup plus à l’étroit dans la Salomon Spectur 2 (bon, une légende a toujours dit qu’une fois enfilée on ne pouvait plus bouger un orteil dans une Salomon ! Mais j’avais aussi très apprécié ce modèle dont le test est à lire ici).

Les premiers pas me confirment plusieurs choses. La propulsion est bien présente à priori. On a toujours l’impression de basculer vers l’avant. Le modèle est plus léger à la sensation, ce qui confirme son régime. Et enfin, on a vraiment le sentiment d’avoir gagné une gamme par rapport au précédent modèle. Là où la version 5 s’adressait quand même à un public voulant plus ou moins débuter dans la plaque carbone, ici je trouve, lors de ces premiers pas, que cette nouvelle mouture pourra aussi plus satisfaire les boulimiques de performance.

Tout de suite, je trouve que le rebond a été nettement amélioré, fruit sans doute de cette nouvelle mousse plus moelleuse. La bonne nouvelle, c’est aussi que la fatigue sera mieux gérée avec des chocs mieux absorbés et un meilleur retour d’énergie. Top, on va pouvoir courir plus longtemps !

Clairement, ces premières foulées sont très agréables et un autre détail me marque d’emblée. Sur la version 5, je trouvais que le dessous de la semelle “tapait” beaucoup et qu’un bruit assez imposant se dégageait. Ça m’avait pas mal perturbé au départ avant de m’y faire. Ici, cette “nuisance sonore” est clairement atténuée. Encore un bon point !

J’ai mis au banc d’essai la chaussure sur plusieurs sorties avec des footings plus ou moins actifs et des séances de fractionnés dont un 3 x 2000 mètres bien énervé. À chaque fois, j’ai trouvé que ces souliers répondaient parfaitement aux objectifs ! Sur les intervalles d’intensité, ces nouveaux pneus m’ont clairement donné l’impression de pouvoir faire tourner le moteur à plein régime. Le pied est bien maintenu sans être trop à l’étroit et on se voit vite conquis par son dynamisme.

Une fois de plus, j’ai vraiment trouvé que cette Zoom Fly 6 a passé un beau cap par rapport à la version 5 que j’avais déjà appréciée et qui m’a offert de beaux moments sur la route cette année (et c’est un amoureux des sentiers, ou randonneur, qui vous dit ça). Les PR vont tomber ! À condition quand même de faire les efforts qui vont avec !

Pour conclure, mon avis sur cette Zoom Fly 6 ?

La version précédente avait déjà marqué une belle avancée aux niveaux du confort et de la stabilité pour offrir une chaussure carbone qu’on aurait pu qualifier “pour tous” en quelque sorte. Cependant, elle manquait peut-être un peu de dynamisme pour les coureurs aguerris et les éternels chasseurs boulimiques de PR et de KOM.

Ici, on sent que la firme au Swoosh a voulu passer un cap et ajouter cette dimension performance supplémentaire en s’appuyant sur son expérience acquise avec ses précédents modèles. Le petit revers de la médaille est que, selon moi, elle nécessite une meilleure qualité de pied, mais rien de méchant non plus ou trop exigeant. Cette Zoom Fly 6 aurait sans doute été un modèle haut de gamme de Nike il y a quelque temps, quand aujourd’hui elle devient nettement plus abordable. Même s'il faudra tout de même débourser 170 € pour se l’offrir. Le prix justement, il a pris 10 € par rapport à sa grande sœur, mais au vu des améliorations produites, ça reste un modèle plutôt bon marché sur le marché du carbone et une alternative qui vous permettra de vous faire plaisir ainsi que de chercher la performance sans avoir à casser votre PEL pour acquérir une paire d’AlphaFly (aux alentours de 300 €). Pour conclure en une phrase sans chichis : cette Zoom Fly 6 est une très bonne chaussure pour vos aventures asphaltées !