Un bel exercice produit
Alignées dans la gamme Ultra FH, les Salomon Vision se positionnent surtout sur le créneau intéressant de la chaussure qu'on peut recyclé. Sujet qui plait, ou important, selon la sensibilité de chacun, la Salomon Vision se doit avant tout être une bonne chaussure de trail. Avec 320 grammes sur la balance et une semelle intermédiaire qui surprend par le ressenti qu'elle procure, nous avons pris le temps de les tester sur le terrain de novembre. Voici notre avis sur les Salomon Vision.
📷 Le test détaillé des originales Salomon Vision | Un bel exercice produit
Caractéristiques Salomon Vision
- Poids 320g
- Drop 8mm
- Prix catalogue 160€
Usage: Les Salomon Vision sont des chaussures de trail polyvalentes, pas trop techniques, ni trop véloces, avec une dimension recyclable.
Points forts: Dimension eco-responsable, confort
Points faibles: Poids, fermeté, manque de technicité, semelle un peu juste
Note: 3.75/5
Salomon nous présente cette Salomon Vision, une nouvelle chaussure de trail orientée « ultra » avec un concept innovant d’éco-responsabilité, qui devrait attirer un segment d’acheteurs, toujours plus sensibles à cette thématique. Sur son site internet, la marque communique sur les produits utilisés lors de la conception et surtout la facilité de recyclage de la chaussure.
Chaussure polyvalente sur trail (plutôt terrain sec), ce modèle annonce se distinguer par son amorti, une bonne stabilité pour vous accompagner dans vos entraînements du quotidien. Avec un drop de 8 millimètres, des crampons de 4,5 mm et un poids sur notre balance relativement conséquent de presque 320 grammes (300g selon la marque), la Vision interpelle sur le projet « sportif » de Salomon. La solidité et la durabilité de ce modèle, positionné dans une gamme de prix normale en 2024 (160 euros) reste à démontrer sur la durée.
Présentation technique
La Vision se rapproche visuellement d’une autre paire de la marque, à savoir la S/Lab Ultra testée ici, chaussure de référence dans le milieu de l’ultra trail pour la marque. Elle en partage en effet la forme générale, le mesh « Matryx » et bien sûr le laçage Quicklace. Sans compter l'inscription "Ultra" sur la languette.
Outre cette comparaison, la principale différence visuelle se situe au niveau de la semelle, composée d’une mousse (infiniFOAM) à base de TPU entièrement recyclable, robuste et amortissante selon la marque sur son site internet. La couleur de cette mousse « blanche » peut perturber : on est sur un blanc cassé qui donne une impression d’avoir déjà vécu lorsqu’on ouvre la boite des chaussures après l’achat. Une fois passée la surprise, la mousse de la semelle semble assez souple au toucher.
La Salomon Vision affiche le symbole « recyclable » sur la semelle pour rappeler le positionnement spécifique de la chaussure. En effet, Salomon a conçu la Vision pour être facilement démontée et ainsi faciliter leur recyclage lorsqu’elles ne sont plus utilisées. Une fois la chaussure usée, Salomon propose aux coureurs de renvoyer leur paire et de s’occuper du recyclage : si la communication de la marque semble intéressante, le site internet ne permet pas de caractériser finement les aspects pratiques de ce retour à la marque.
Ce n’est qu’en flashant le QR code disposé sur la languette de la semelle qu’on obtient un renvoi vers une page de Salomon, permettant de préciser qu’il conviendra d’enregistrer sa paire de Vision pour bénéficier d’un retour gratuit à la marque et permettre ainsi le recyclage sur une plateforme de Salomon. La marque gagnerait peut-être à davantage communiquer sur le sujet, notamment sur le site internet où des informations pratiques sur le sujet sont manquantes : on pourrait créer un univers marketing bien plus abouti sur le sujet pour valoriser cette prise de position intéressante.
La semelle proposée par la marque est complétée par des crampons de 4,5 mm assez espacés et la technologie Contagrip habituelle pour la marque, à la différence des semelles VIBRAM, équipant nombre de concurrents. Les crampons sont disposés de différentes manières tout au long de la semelle, avec un bout de la semelle intermédiaire qui apparaît sur le centre.
Sur le reste de la Salomon Vision, on retrouve une forme très classique pour Salomon, avec :
- un mesh très aéré, avec la technologie « Matryx » permettant d’en assurer sa solidité,
- une pièce plus dure sur l’arrière de la chaussure pour renforcer la solidité du mesh et éviter les trous,
- une grosse bande pare pierre sur le devant de la chaussure, permettant aussi de renforcer la Vision et limiter l’impact des chocs de pierre par exemple, sur les pieds,
- le système de laçage QuickLace et une languette très confortable, permettant de ranger les lacets (poche en dessous de l’étiquette « Salomon Ultra »). Sur le devant de la languette, on retrouve justement le QR code évoqué plus haut, permettant d’enregistrer votre produit pour bénéficier à la fois de la garantie, et de la capacité de retour gratuit à la marque pour le recyclage.
A noter que la Salomon Vision possède un renfort en mousse, tout autour du talon pour caler et éviter tout frottement inutile : par contre, Salomon ne prévoit pas de petite bande pour faciliter l’entrée du pied comme un chausse pied, comme Asics peut le faire par exemple sur la Trabucco 12.
Le produit global est très bien fini : pas de trace de colle, des coutures parfaites, les matières sont propres. Cependant, si nous avons l’impression de posséder un produit connu, on note une forme de déséquilibre dans la conception : la chaussure est assez lourde en main. Vu la conception du mesh, on se dit que la semelle pèse lourd dans les quelques 320 grammes à la balance et que ça va impacter la performance de la chaussure. Ça peut aussi nous interroger sur le positionnement souhaité par Salomon, qui recommande cette chaussure pour le segment « ultra ». A titre de comparaison, la S/Lab Ultra pèse officiellement presque 30 g de moins, et la Speedgoat 6 de chez Hoka pèse 40g de moins : ce sont des différences extrêmement notables sur du très long comme l’ultra trail.
Enfin, sur la partie visuelle, un dernier mot sur le choix des couleurs : conçue comme une chaussure unisexe, Salomon ne propose pour le moment qu’un seul choix de couleurs, dans une gamme très classique pour la marque et passe partout. La seule touche de « fantaisie » se situe dans la couleur rouge, marqueur des chaussures Salomon, qui propose toujours un laçage irréprochable.
Premières sensations
Peu familier de la marque, la Salomon Vision peut me sembler extérieurement « fine », notamment sur l’avant du pied, par rapport à des équivalents du côté d’Hoka ou Asics. Cependant, en enfilant le chausson, le pied trouve bien sa place (alors même que j’ai un avant du pied plus prononcé), sans avoir l’impression d’en manquer. Je suis bien calé, à la fois par les renforts en mousse présents au niveau du talon, et par le mesh qui épouse bien le pied sur le reste de la chaussure. La languette, qui possède aussi une bonne épaisseur, permet de fixer le pied et le laçage QuickLace fait le reste.
Pris par le confort de cette Salomon Vision, on ne retrouve pas immédiatement le poids de la chaussure, c’est assez équilibré sur les premières sensations. Dernier point sur le visuel, quand on regarde ses pieds d’en haut, on retrouve cette impression de « finesse » qu’on avait noté en touchant la chaussure.
Le test terrain des Salomon Vision
La temporalité sur novembre nous a permis de tester la chaussure sur différentes configurations : bitume, chemins de terre secs, chemins de terre boueux, un peu de cailloux.
Le confort de la Salomon Vision se confirme sur les premières foulées : ce qui est assez étonnant, c’est la polyvalence de la Vision sur les différentes surfaces utilisées. A titre d’exemple, je suis toujours un peu frustré par le « bruit » de certaines chaussures de trail lorsqu’on passe par le bitume (on entend les crampons claquer le sol) : la Vision s’adapte avec de la souplesse à chacune des surfaces, sans forcément se faire remarquer.
Confortable, mais définitivement peu dynamique : les 320 et quelques grammes se font ressentir. La Vision n’est pas pour autant déséquilibrée, elle apporte de la stabilité sur différents types de terrain, y compris en milieu boueux, mais c’est « lourd » : les presque 50 grammes de différence avec une Speedgoat se font sentir. On revient donc à la question fondamentale du projet sportif de cette chaussure étiquetée « ultra trail ». Oui pour de l’entrainement, même plutôt long, mais difficile de se projeter sur un 100 miles avec ce type de caractéristiques.
Au niveau de l’accroche, on est à l’aise sur presque tout type de surface mais je ne suis pas complètement en confiance sur des pierres, ou en terrain glissant (même si ma cheville n’a jamais tourné, contrairement à d’autres tests récents). Il convient de noter que si la terre colle au niveau des crampons, comme toutes les autres chaussures, elle semble s’évacuer ou en tout cas ne pas trop se stocker avec la bande de semelle intermédiaire, au milieu.
En conclusion
Salomon propose une nouvelle chaussure en accélérant sur la stratégie du recyclage : tant au niveau du concept que du design en s’inspirant de la S/Lab avec un compromis sur plusieurs facettes. Cependant, à force de compromis, la Vision devient peut-être « banale » sur ses performances : elle conviendra tout de même à une large typologie de trailers, en recherche d’une chaussure d'entraînement « tout terrain » mais peut être pas pour la performance. Cette chaussure, unisexe, convient donc pour les entraînements réguliers sur différents types de sentiers, offrant une expérience de course confortable et efficace. Enfin, dans une gamme de prix « milieu de gamme » pour la marque (ex. : 150 euros pour une paire de Genesis), son positionnement prix /performance est intéressant par rapport à la concurrence et d’autres modèles plus orientés performance comme la S/lab Ultra (240 euros) chez Salomon.
Pour terminer, n'hésitez pas à consulter le comparateur rundeals.fr, un service Journal du Trail, qui liste plein d'avis sur le matériel de trail et de course à pied, mais aussi les promos sur les Salomon Vision (entre autres).
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