MDS 2019
Il y a deux choses qui marquent lorsqu'on fait le Marathon des Sables. La première est celle que tout le monde ressent: la bienveillance entre les coureurs sur les étapes et le soir au bivouac. La seconde est personnelle, un moment fort un souvenir.
📷 Orion se plut avec nous et resta | MDS 2019
Dans mon cas c'était lors de l'étape longue. Je suis parti lentement sachant que la journée allait durer. J'attendais aussi la tombée de la nuit lorsque la température baisse, l'atmosphère devenant propice à l'effort. C'est aussi l'arrivée des étoiles que j'aime. Il reste quinze kilomètres et je cours sans peine, parfois même vite. Je double les autres. Pourtant ce n'est pas cela qui me plait mais la sensation évidente que rien d'autre ne compte, ni gagner, ni la fin: je ne suis qu'un coureur.
Il y avait aussi en face de moi haut dans le ciel la grande constellation d'Orion, peut-être la plus belle et qui regorge de tant de trésors. C'est aussi la constellation du chasseur, celui qui sait courir. Ce soir là sur les derniers kilomètres après tant d'efforts et de travail je vivais la plénitude et le flow, l'état de grâce du coureur de fond qui ne devrait pas finir. Orion se plut avec nous et resta, comme l'écris si bien René Char sous un amas d'étoiles.
Orion
Pigmenté d'infini et de soif terrestre,
N'épointant plus sa flèche à la faucille ancienne,
Les traits noircis par le fer calciné,
Le pied toujours prompt à éviter la faille,
Se plut avec nous
et resta.