Une chaussure à plaque carbone
Fer de lance d'ASICS, la gamme Metaspeed revient cet été avec une mise à jour majeure de ses deux modèles: les Metaspeed Sky et Edge "+". Les premiers modèles avaient été bien accueilli mais souffraient un peu de la comparaison avec le duo Vaporfly / Alphafly de chez Nike. Plus légères, plus amorties, plus "rapides", mieux mises en avant... Asics devait réagir et clarifier les différences entre ces deux fausses jumelles. Voici mon test complet des MetaSpeed Edge + !
📷 Le test complet des Asics Metaspeed Edge +, une mise à jour majeure ! | Une chaussure à plaque carbone
Caractéristiques Asics MetaSpeed Edge
- Poids 198g
- Talon 33mm
- Méta 25mm
- Drop 8mm
Usage: Pour aller vite, plutôt sur les petites/moyennes distances, coureur à allure cadencée
Points forts: Confort, stabilité (pour une carbone), dynamique, poids
Points faibles: Talon un peu large, prix
Note: 4.5/5
Les Metaspeed Plus sur le papier
Pour les Edge+ comme les Sky+, Asics sort des chaussures avec une semelle intermédiaire plus épaisse, toujours composée de la mousse FF Turbo Blast, une plaque en carbone avec une courbure un peu revue, et surtout au positionnement très différent entre les deux modèles.
Sur la Edge+, objet de ce test, elle est proche du sol, avec une courbure marquée qui démarre très en arrière. Cela destine la chaussure aux coureurs qui augmentent leur cadence lorsqu'ils accélèrent: la chaussure va favoriser un déroulé rapide du pied.
Sur la Sky+ elle est placée proche du pied, avec en conséquence une épaisse couche de mousse en dessous, pour favoriser l'effet tremplin, comme sur les Alphafly, pour les coureurs qui vont plutôt allonger la foulée en accélérant.
Le gain d'épaisseur de la semelle se fait remarquer sur la balance, avec 15-20g de plus (198g quand même) que le modèle précédent. Les Edge+ restent cependant parmi les plus légères des supershoes. En dehors des Nike Vaporfly V2, plus étroites du médio-pied au talon avec l'instabilité qui en résulte, il n'y a pas (ou peu, comme la Metaspeed Sky+ !) de modèle plus léger sur le marché pour le même amorti.
La tige et le fit ont aussi été revus. Plus légers, plus respirants, un peu plus spacieux à l'avant-pied : on sent une volonté d'affiner la proposition de l'an passée, de gommer les points de défaut remontés. Composée de 50% de matière recyclée, cette empeigne dénommée Motion Wrap est très fine, respirante - les températures actuelles ont permis de valider cet aspect. Sans renforts ni inserts particuliers, elle parvient à assurer un bon maintien du pied, même dans les virages pris à bonne allure, ou sur des relances dynamiques.
A l'avant, le fit est plutôt spacieux, tant en largeur qu'en hauteur. C'est plutôt agréable, et cette tendance tend à se généraliser chez toutes les marques. Les modèles "performances" d'antan, très étroits, serrés, semblent désormais être de l'histoire ancienne. Ce fit un peu plus naturel nous apparaît plus adapté pour les longues courses où le confort joue un rôle primordial.
Les lacets ont été revus, et sont désormais comme gaufrés, avec du relief, afin de limiter les desserrages intempestifs. Dans les faits, c'est une demi-réussite (ou un demi-échec) et il a fallu souvent s'arrêter pour les refaire. Un double-nœud dès le départ règle le problème, mais c'est dommage. Ils sont toutefois faciles à ajuster sur toute la longueur du pied, coulissent bien et exercent une pression uniforme, peu ressentie sur le coup de pied malgré la finesse de la languette façon "daim" perforée.
Au talon, on trouve une coque rigide très recourbée, généreusement rembourrée pour protéger le tendon d'Achille. Si le confort est présent, cette coque semble un peu large et le talon a tendance à bouger un peu en course. Contrairement aux Vaporfly ou adidas Adios Pro, Asics a pris le parti de ne pas faire remonter la tige très haut sur le talon, préférant miser sur une coque moulée, plus basse. Dans les faits, cela nous semble moins bien fonctionner, la forme de la coque est probablement un peu large pour assurer un bon maintien sans venir entourer le tendon d'Achille.
La semelle externe est proche de la précédente, et utilise toujours le caoutchouc Asics Grip, qui a fait ses preuves sur pas mal de modèles. Largement ajourée (pour le gain de poids, et ne pas rigidifier encore plus la semelle), elle couvre totalement le tiers avant du pied, et ne poursuit que sur une fine bande sur la partie externe jusqu'au talon. Celle ligne est la plus sollicitée lors du déroulé du pied, de manière naturelle.
Caractéristiques des Asics Metaspeed Edge+
- Pour les coureurs qui accélèrent en augmentent leur cadence plutôt qu'en augmentant l'ampleur de la foulée
- Semelle FF Turbo Blast
- Plaque carbone évidemment
- 198g (42.5), 227g (44.5)
- Drop: 8mm (Talon 39mm, avant-pied: 31mm)
- Prix: 250€
Le test terrain
Une fois aux pieds, cette débauche de technologie s'avère plutôt convaincante. Le chaussant, tout d'abord, est confortable, et la chaussure s'enfile facilement grâce à la douceur du mesh et à la languette qui reste bien en place malgré l'absence d'attache (un soufflet) qui la maintiendrait. Le mesh est souple, fin, et très respirant. Quelques foulées dans la rosée matinale laisseront sans peine passer de l'eau à l'intérieur - qui s'évacue tout aussi vite. Aucune crainte à avoir lors des périodes les plus chaudes, ou sous la pluie.
Les lacets coulissent facilement dans les œillets et grâce à leurs bords texturés, restent bien en place une fois ajustés. Toutefois, la tenue du laçage n'est pas la meilleure. Sans double-noeud, point de salut, il y a systématiquement un lacet qui s'est défait sur mes sorties. A garder en tête lors d'une compétition…
Si le maintien du coup de pied ne souffre que peu de reproches, cela m'a semblé plus flou du côté du talon. Peu importe le laçage (comme l'utilisation du dernier œillet par exemple), le talon a tendance à se soulever un peu lors de la course. Sans conséquence pour le moment, mais c'est étonnant, pour un soulier de compétition comme cette Metaspeed Edge+.
L'amorti tend un peu plus vers la fermeté que vers le moelleux rebondissant. Par rapport à une Vaporfly, ou une Adios Pro, la mousse FF Blast Turbo s'écrase moins, on s'enfonce moins dedans. La position de la plaque carbone y est sans doute pour beaucoup, en particulier sur la Edge+ qui va aider le pied à dérouler rapidement (augmenter la cadence) plutôt que de le propulser vers l'avant.
Si cela est moins grisant de prime abord, ça comporte au moins un avantage: la stabilité. La Edge+ est très sécurisante sur ce point. La mousse étant plus ferme, elle ne se déforme que très peu et maintient bien le pied dans l'axe, aidée par l'empeigne qui remplit bien son rôle de tenue. Les épingles peuvent être prises sans arrière-pensée, sans ralentir: la Edge+ se tient très bien, et le grip de la semelle externe parachève ce bon comportement.
Les fins de sorties, avec les jambes un peu usées, une pose de pied reste agréable : le pied ne tourne pas, ne s'affaisse pas. De plus, contrairement à d'autres chaussures du même calibre, les Edge+ se comportent bien à allure plus modérée. Ce ne sera pas leur zone d'utilisation optimale, mais elles restent agréables même sans courir à 4min/km.
Difficile de se prononcer sur la durabilité après 100kms parcourus, mais la semelle externe est très peu marquée, et la mousse ne semble pas s'être écrasée du tout - un signe que l'on peut remarquer sur des Vaporfly au même kilométrage, par exemple.
Pour terminer, n'hésitez pas à consulter le comparateur rundeals.fr, un service Journal du Trail, qui liste plein d'avis sur le matériel de trail et de course à pied, mais aussi les promos sur les Asics MetaSpeed Edge (entre autres).
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