Le test complet des Merrell MTL Long Sky 2 Matryx !

Les caractéristiques techniques

La semelle intermédiaire de la Long Sky 2 Matryx est en mousse FloatPro doublée d’une semelle de propreté en mousse ETPU. La combinaison des deux devrait apporter et garantir un amorti et un rebond au fil des kilomètres. Cette semelle n'est pas associée à une plaque quelconque, ce qui change dans le milieu actuel des chaussures de performance. La semelle extérieure est en Vibram Megagrip découpée façon dentelle et donc allégée, mais de façon moins offensive que sur la Sky Fire 2 Matryx. Des crampons de 5 mm y trouvent place. Le drop est de 4 mm, soit 2 mm de moins que la Sky Fire, c’est à noter car l’impact peut être important selon votre foulée, vu que la chaussure est prévue pour un programme plutôt longue distance.

Par-dessus tout, la tige est donc en textile tissé Matryx. C’est essentiellement ce changement de tige qui explique un gain de poids annoncé de 40 g (en taille 42) avec la MTL Long Sky 2 non Matryx (234 g vs 275 g pour la chaussure).

Je vais m’attarder sur le textile tissé Matryx qui est une innovation ardéchoise ! L’idée, pour faire simple, c’est qu’au lieu d’avoir une tige faite de multiples panneaux de tissus assemblés pour mixer les différentes qualités de ceux-ci (résistance, respirabilité, etc.), il est plus efficace de partir du fil, premier composant du tissu. C’est à partir du choix des fils, de leur nature, de leur traitement, de leur teinture, puis de leur assemblage par tissage qu’il est possible d’obtenir des qualités personnalisables en fonction des usages et ainsi les adapter aux zones ayant des besoins spécifiques. Tout ça d’un seul bloc, évitant la multiplication de panneaux alourdissant la chaussure. Matryx permet donc d’avoir sur la même tige, des zones aérées, des zones rigides, des zones souples, tout en ayant une forte résistance à l’abrasion et permettant de réduire l’extensibilité grâce à des fils renforcés en kevlar, tout ça avec une seule couche de tissu !

À l’ouverture de la boîte

Aucun doute permis sur la filiation entre la Sky Fire 2 et la Long Sky 2. Le style épuré, punchy et performant saute littéralement aux yeux. La couleur mixte une base blanche rayée de noir avec un dégradé rose orange. C’est plutôt réussi et ça montre aussi les possibilités en termes de tissage. Un grand Merrell en noir sur le côté extérieur et le nom de la chaussure côté intérieur.

La toile est à la fois fine, souple et rigide. Sur l’avant et les côtés, il n’y a pas de bandes de renfort pour soutenir les déformations du tissu comme sur la Sky Fire 2 Matryx. Sur la pointe, par contre, se trouve une bande siliconée extérieure par-dessus le bout des orteils. Le pare-pierre est minimaliste. L’arrière est plus renforcé avec un léger coussinet englobant au niveau du tendon d’Achille et sous les malléoles et un renfort tout autour du talon. La languette est toute douce et légèrement « rembourrée » afin, sans doute, de limiter les frictions avec les lacets tout de blanc vêtus. De la languette part également deux bandes élastiques pour enserrer le pied. Celles-ci passent sous une semelle de propreté épaisse en ETPU d’un rose vif plein de peps.

La semelle est épaisse mais pas très imposante ; on est loin de l’oversize ambiant, comme sa petite sœur, vous devriez avoir un vrai ressenti du terrain. En dessous, la semelle Vibram est large et richement dotée en crampons avec des zones évidées et beaucoup de micro-structures pour augmenter la traction. L'accroche devrait être au rendez-vous, quel que soit le terrain.

Notez bien que, comme pour la Peregrine 13 que j’ai pu tester, la semelle intérieure fait partie intégrante de la mécanique amortie / rebond car elle est ici composée de mousse ETPU. La chaussure est souple mais réactive et j’ai pesé la paire de mon modèle d’essai en 44 à 518 g, soit moins lourd qu’annoncé. Comparé aux 420 g des Sky Fire 2 et vu le programme de la Long Sky 2, cela reste un poids très contenu.

Premières sensations

Le premier test en statique est conforme à ce que l’on attend. Le chaussant est agréable, l’assise est stable et la semelle souple. La toile de son côté est souple, semble bien respirante, accompagne les déformations mais n’a pas ce côté élastique dans l’étirement que peut avoir des chaussures avec un tissu classique. Le laçage est efficace mais vous pourrez utiliser les œillets les plus proches de la malléole pour éviter un léger jeu au niveau du talon. À noter qu’il y a un petit passant élastique en haut de la languette pour ranger le surplus du nœud, simple et efficace. Le chaussant est agréable avec peu de points de pression.

Test terrain des MTL Long Sky 2 Matryx

J’ai amené ces chaussures sur un peu tout type de terrain. Des zones de transition ville campagne à la montagne enneigée. Sur du sec et du boueux, du dur et du moelleux. Vu l’épaisseur de la semelle par rapport à la mode oversize actuelle on pourrait croire que cela va être pénalisant en descente quand ça tape. Il n’en est rien, la double action semelle extérieure semelle de propreté fait un travail étonnant. Combiné à la finesse de la chaussure, il y a un double effet de ressenti du terrain à la pose du pied et de confort sans vibrations qui permet d’envoyer ou d’être sur la retenue en descente sans trop de vibrations désagréables. Les crampons de leur côté sont efficaces en tout terrain et ne sont pas du tout handicapants sur bitume. Vous pourrez avoir confiance en leurs capacités de traction quel que soit l’inclinaison de la pente. Je n’ai pas pris la chaussure en défaut dans le technique et pu courir à vive allure sans gêne sur le goudron.

La tige en Matryx est surprenante. Elle n’a pas ce côté élastique à l’étirement d’un mesh classique. Cela apporte une rigidité supplémentaire au pied à la course sans créer de contrainte car elle se déforme facilement quand les fils ne sont pas en tension. Côté résistance, la couleur aux pliures a disparu mais les fils n’ont pas d’autres signes d’usure. Tout comme les accrocs avec de petites branches, ronces ou autre dont la chaussure n’a guère à faire, mon pied se souvient d’une belle percussion avec une pointe de branche sur le haut de la chaussure mais qui n’a laissé aucune trace sur celle-ci ! De plus cette tige est respirante et très peu absorbante. La chaussure ne s’alourdit donc pas au contact de l’eau et du même coup sèche très vite, ça apporte un confort important sur de longues sorties. Le petit détail sympa sur la Long Sky c’est ce petit élastique au milieu des lacets qui permet très simplement de maintenir les boucles des lacets une fois ceux-ci serrés. C’est tout bête mais c’est vraiment pratique. Du côté des moins, car rien n’est jamais parfait, je note un léger appétit pour l’absorption par les côtés, au niveau de la malléole, des reliquats des chemins, brindilles et petits cailloux. Ça reste léger et vous ne devriez pas avoir à trop écoper.

Conclusion

La Merrell Long Sky 2 Matryx est une chaussure étonnante non pas par son positionnement à contre-courant de l’oversize actuel mais par ses réelles capacités à vous amener vite et loin confortablement. Je n’aurai aucune hésitation à l’amener sur un ultra en montagne. Pour ceux qui aiment ressentir le terrain sans le subir le Merrell Test Lab avec l’apport des athlètes du team trail de la marque a fait un beau travail. Le tissu Matryx, de son côté, apporte un réel plus dans la légèreté et la longévité de la chaussure tout en la parant d’un look accrocheur.