Coup de coeur
Devant le succès, en tous cas chez les élites, de la Genesis S/LAB qui a déboulé sur les sentiers ces derniers mois, et notamment en ultra trail, Salomon a décidé d’enfoncer le clou en proposant une nouvelle version 2024 plus accessible. Plus accessible, mais moins performante que sa grande soeur “haut de gamme” ? C’est une question à laquelle il me tardait de répondre à travers ce test.
📷 Le test détaillé de la nouvelle Salomon Genesis, l’ultra dans la peau. | Coup de coeur
Caractéristiques Salomon Genesis
- Poids 275g
- Drop 8mm
- Crampons 4.5mm
- Prix catalogue 150€
Usage: Les Salomon Genesis sont faites pour toutes les distances de 50 à 160 km, coureurs de tous niveaux. Chaussure très plyvalente.
Points forts: Confort, maintien, bonnes sensations, prix acceptable
Points faibles: Taille grand
Note: 4.5/5
Rendre accessible l’inaccessible !
L’année dernière, on voyait donc fleurir sur les courses une nouvelle paire aux pieds des athlètes du team Salomon : La Genesis S/LAB. Ce modèle haut de gamme, de par sa signature précédemment citée, aura notamment accompagné sur le parcours de l’UTMB des athlètes au niveau stratosphérique comme Mathieu Blanchard ou la reine des longs chemins, Courtney Dauwalter, qui avait pour l'occasion délaissé sa paire collector de S/LAB Ultra 3 custom créée en collaboration avec son sponsor quelques mois auparavant.
La Genesis version S/LAB.
Et les retours que j’avais eus, que ce soit par les échos de coureurs qui se l’étaient procurée ou via différents tests, comme celui que nous avions effectué sur notre site, se révélaient très bons. Tous décrivaient une chaussure très réussie et adaptée pour de belles et longues aventures. Mais l’aventure avait un prix, puisque le modèle étant estampillé S/LAB, la chaussure sortait tout de même à 200€ ! Un tarif pas vraiment accessible au plus grand nombre.
Et bien la marque originaire d’Annecy nous a offert une belle surprise en ce début d’année 2024 en sortant une nouvelle Genesis, tout droit déclinée de sa grande sœur et à un prix plus abordable de 150€ (prix catalogue).
La Salomon Genesis "normale".
Moi qui n’avais encore jamais couru avec une chaussure de trail Salomon, l’occasion était belle d’enfin voir pourquoi nombre d’athlètes qui ont marqué et qui marquent encore notre sport comme François D’Haene et Kilian Jornet, sont, ou ont été, chaussés par Salomon.
La Salomon Genesis sur le papier
Tout d’abord, on peut tout de suite voir que Salomon n’a pas vraiment fait de concession pour créer la petite sœur. La tige est toujours composée d’un tissu Matrix, cette matière durable et légère que l’on voit de plus en plus, au-delà du team du même nom, s’incruster sur nombre de chaussures de trail ces derniers mois. Il y a une raison !
La Salomon S/LAB Genesis ci-dessus, la Salomon Genesis ci-dessous.
Côté semelle, on garde une recette qui marche, à savoir la technologie Ortholite, un stack assez imposant (j’ai pu constater environ 30 mm à l’arrière et une grosse vingtaine de mm à l’avant, ce qui correspond bien au drop de 8 mm annoncé) doté d’un bel amorti et complété d’une semelle extérieure habillée de crampons en chevrons taillés dans la technologie Contagrip. La même que sur le modèle S/LAB.
Côté poids, cette Genesis a pris un peu d’épaisseur par rapport à sa prédécesseure avec 269 grammes annoncés contre 258 grammes. Rien d’alarmant au final ! Ça reste une chaussure quand même relativement légère pour de l’ultra (sa distance de prédilection) si l’on compare à une speedgoat 5 annoncée à 291 grammes ou la nouvelle Altra Lone Peak 8 et ses 303 grammes.
Côté laçage, la marque au S a aussi conservé sur ce modèle son fameux système Quicklace qui peut s’avérer bien pratique et qui vous évitera de constater en plein effort que vos lacets sont défaits ! (ça m’est déjà arrivé sur des formats courts et rapides et autant vous dire que vous êtes assez dégoûtés !)
Prise en main des Salomon Genesis
Le design de la Genesis S/LAB s'est avéré assez surprenant, je dois dire. Habitué à voir plutôt des chaussures “racées”, voire fines dans l’aspect, j’avais été étonné par ce modèle qui cassait les codes de la marque avec un effet plus “carré” et massif. Et notamment ce gros patch sur la partie arrière de la semelle.
Vous me direz, ce n’est pas la beauté ou le style artistique d’une chaussure qui fait le coureur, mais sachez que les études montrent que la majorité des pratiquants mettent ce critère tout en haut concernant leur choix de modèle ! Donc ça compte quand même !
Sur cette Genesis 2024, la marque a un peu changé son fusil d'épaule, je trouve. Elle présente des lignes plus agressives et un style moins strict et moins “pataud” à l’œil (ce qui ne veut pas dire que la S/LAB l’était à l’utilisation !). Notamment ce fameux patch évoqué plus haut, qui est toujours là mais qui a vu sa forme devenir plus abstraite.
Sur l’avant de la tige, on trouve un pare-pierre assez léger et bien intégré au tissu Matrix par un système de thermocollage, sans doute. La matière plastique fluide qui le compose s'étend, sans le renfort bien sûr, tout du long de la chaussure pour s'arrêter juste avant le talon.
Sur la semelle extérieure, comme énoncé précédemment, nous retrouvons aussi ces crampons d’une hauteur constatée de 5 mm et assez espacés. Une composition que je suppose pensée pour que cette chaussure puisse être polyvalente selon les terrains empruntés. À voir cependant comment elle pourrait se comporter dans la boue. Sur ce point, on a évidemment la SpeedCross 6 en tête.
Les flancs remontent assez haut à partir du milieu de la chaussure pour proposer un meilleur maintien et une meilleure stabilisation du pied dans les passages un peu “touchy”, comme on dit aujourd’hui.
La tige, pour terminer, se compose donc de la matière Matryx avec un graphisme moderne composé de lignes qui passe bien. Le haut de la tige nous propose par contre un changement majeur par rapport à la S/LAB : exit l’effet chaussette pour laisser place à une languette plus classique et exit la petite lanière d’aide à l’enfilage sur l’arrière du coup. Pour conclure sur cette partie, on y retrouve donc le système QuickLace et sa fameuse poche de rangement. Je me demande si ce détail est breveté, car je le trouve vraiment très pratique pour ne pas voir ses lacets se balader, et je suis étonné que d'autres marques ne l'aient pas adopté, ou un système similaire.
N.D.L.R : plusieurs marques proposent une alternative de ce genre, passant (Asics, Brooks, Merrell) ou pochette (Dynafit) pour caler les lacets.
Premières sensations
Comme à mon habitude, j’ai porté cette Genesis une journée en mode “lifestyle” (et ça tombe bien puisque les Salomon n’investissent pas seulement les sentiers ces derniers temps mais aussi les boutiques “tendance” de sneakers avec nombre de collaborations) pour me faire un premier avis.
Une de mes craintes, moi qui suis plutôt habitué à courir avec des chaussures de trail Altra, était le fit Salomon et la fameuse légende (il suffit de voir quelques dessins de “Des Bosses et de Bulles” ou quelques trolls sur les réseaux) racontant que le pied devant est super compressé !
Eh bien, de ce côté-là, j’ai plutôt eu une bonne surprise ! Certes on est loin, voire à l’opposé de la Footshape et la philosophie de la marque zéro drop, mais je m’y suis glissé facilement sans me sentir oppressé !
Je dirais même que c’est plutôt le confort de la chaussure qui m’a surpris ! On a souvent l’habitude de dire qu’on se sent comme dans un chausson dans les chaussures de trail, mais j’ai l’impression que c’est une des fois où j’ai le plus trouvé que cette expression était vraie ! Je me suis senti très à l'aise, que ça soit par la semelle moelleuse et pourtant plutôt stable et toute la tige qui complète et renforce cette sensation “cocooning” ! Je sens tout de suite que la chaussure a été pensée pour l’ultra et les longues heures où les pieds seront mis à rude épreuve.
Par contre, niveau sizing, j’ai trouvé que la chaussure taillait très grand (cela dit, j’ai déjà eu cette impression sur la dernière Lone Peak 8 ! Un petit changement ou réajustement général chez les marques ?). Je suis habitué à prendre 1,5 taille au-dessus de ma taille habituelle, mais j’ai la sensation qu’ici une seule taille aurait suffi, malgré un avant-pied plus resserré par rapport aux chaussures que j’utilise habituellement.
En ce qui concerne l’enfilage, je l’ai trouvé très aisé. Je n’ai pas de point de comparaison avec la version S/LAB puisque je ne l’avais pas testée, mais j’avais pu lire ici et là que la chausse pouvait se montrer parfois un peu résistante (un point qui, à mon avis, pouvait provoquer des crises de nerfs lorsque l’on décide au km 120 de changer de chaussures alors qu’on vient de prendre très cher dans un double KV et une descente du même ordre !). La lanière arrière n’avait donc plus son intérêt.
Pour serrer la chaussure, je dois avouer que le système quicklace est très pratique et agréable. À voir comment cela tient dans la durée, par contre, car quand ça casse, je pense que ça n’est pas très évident à remplacer. Et vraiment, j’adore la poche de rangement qui évacue un souci supplémentaire avec la crainte que les lacets se défassent ou se coincent dans une branche (ça m’est déjà arrivé aussi !). Et en ultra, plus on peut s’épargner de soucis, mieux c’est, hein !
Maintenant que je suis “armé” de cette nouvelle chaussure, les premiers pas sont agréables. J’ai, toutes proportions gardées, l’impression d’être dans une couette et de marcher sur des oreillers avec un excellent maintien, je rassure tout le monde ! Habitué au drop 0, le drop 8 ne me perturbe pas plus que ça lors de ce premier essai. Vous me direz, la transition est plus aisée dans ce sens-là ! À voir lors du test où j’y laisserai un peu de sueur !
Test des Salomon Genesis sur le terrain
Eh bien, l’impression tout juste évoquée se confirme lors des premières foulées. La chaussure est confortable, agréable. Même sur ce début de sortie bitumée avant d’emprunter les sentiers, je n’ai pas l’impression qu’elle “tape”.
Le rebond est plutôt bon et le drop offre une légère propulsion supplémentaire indéniable. Ce qui me fait tout de suite dire que cette Genesis pourra être aussi utilisée sur des formats plus courts que l’ultra, type maratrail. Pour des formats plus courts et plus nerveux, par contre, je privilégierais des chaussures plus dynamiques au stack et à l’amorti moins imposants.
Après quelques kilomètres, me voici arrivé sur les sentiers du GR34 qui sont mon terrain de jeu. Un terrain plutôt adapté pour tester ces Salomon Genesis, car s’il ne propose pas de longues montées et descentes, il m’offre diverses gourmandises comme des cailloux, racines, sables, rochers humides ou des singles techniques et étroits et regorgeant de virages serrés. J’ai donc pu tester ses capacités dans plusieurs conditions. Et clairement, j’ai apprécié le bon maintien de la chaussure associé à un amorti agréable !
Un peu comme lorsqu'on montre dans une voiture de luxe, je me sens en sécurité dans cette chaussure. Je ne sais pas vraiment expliquer pourquoi, mais c’est un de mes premiers ressentis : cette sensation de sécurité! L’avant-pied plus fitté propose aussi un bon dynamisme. Que ça soit sur des passages faciles ou des endroits un peu plus corsés, j’ai pu et eu l’envie de mettre du rythme ou de prendre quelques risques devant la précision qu’offre la chaussure ! Ce double aspect confort/dynamisme, confirme mon idée que la Genesis a l’ultra dans la peau, mais pas que!
Niveau accroche, je l’ai aussi trouvé très convenable. Quand les rochers sont humides, il faut tout de même adopter un peu de précaution, comme avec toutes les chaussures, mais sur le reste, la chaussure offre de belles performances. Ce qui me fait dire qu’on pourra débouler dans les descentes en évitant ce souci (un de plus). Je n’ai par contre pas eu l’occasion de les tester dans une belle boue grasse et humide, mais je me dis qu’elle ne fera de toute façon pas moins bien que les autres.
Cette chaussure me semble un excellent compromis et est assez polyvalente pour les coureurs qui oscillent entre ultra et trail long. Et le tout pour 50€ de moins que le modèle SLAB des élites!
Mon ressenti final : une belle surprise
Comme évoqué dès le début du test, je ne m’étais pas encore amouraché d’un modèle de la marque. Eh bien, je dois dire que j’ai été séduit par ces Salomon Genesis. Au point de me demander si je ne les emmènerais pas avec moi sur l’UTMB en août.
Confort optimal, dynamisme très satisfaisant pour une chaussure typée ultra, de la précision dans les passages plus escarpés et une praticité pour l’enfiler ou l’enlever (une fois de plus, un point non négligeable sur des courses où les heures se cumulent!). La recette est bonne et pourra clairement s’étendre à des courses plus courtes autour des 50 kilomètres.
La polyvalence est aussi pour moi un critère de choix pour ne pas trop réfléchir à quelle chaussure je vais mettre et où. C’est quand même plus simple quand une seule et même chaussure peut passer quasiment partout. Je n’avais pas essayé le modèle S/LAB mais de ce que j’ai pu lire, les prestations sont assez identiques, ce qui en fait pour 50€ de moins un modèle très convaincant et qui devrait rassasier nombre d’amateurs de la borne!
Enfin, j’ai été séduit, voire légèrement impressionné par l’impression de sécurité de cette chaussure. C’est la première fois que je ressentais cette sensation à ce point.
Pour terminer, n'hésitez pas à consulter le comparateur rundeals.fr, un service Journal du Trail, qui liste plein d'avis sur le matériel de trail et de course à pied, mais aussi les promos sur les Salomon Genesis (entre autres).
Si vous l'utilisez, vous contribuerez à faire vivre Journal du Trail, merci à vous.
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