Pour les coureurs motivés !
Après les lancements de la Vantage V2, qui vise les triathlètes ou les routiers, puis de la Grit X Pro, plutôt dédiée aux trailers, deux modèles haut de gamme qui se différencient principalement par leur look, Polar étoffe son milieu de gamme avec la Pacer et la Pacer Pro, objet de ce test.
📷 Le test complet de la Polar Pacer Pro: elle a tout d’une grande ! | Pour les coureurs motivés !
Caractéristiques Polar Pacer Pro
- Poids 41g
- Autonomie 35h
- Prix catalogue 299€
Usage: Une montre pour le running mais pas exclusivement (trail, triathlon). Un peu juste pour l'Ultra (autonomie).
Points forts: Rapport qualité / prix, lisibilité, ergonomie
Points faibles: Précision GPS peut mieux faire
Note: 4.25/5
Présentation générale de la Polar Pacer Pro
Après les lancements de la Vantage V2, qui vise les triathlètes ou les routiers, puis de la Grit X Pro, plutôt dédiée aux trailers, deux modèles haut de gamme qui se différencient principalement par leur look, Polar étoffe son milieu de gamme avec la Pacer et la Pacer Pro, objet de ce test.
Suivant un peu la mode du downsizing opéré par la plupart des marques, consistant à faire "redescendre" dans le milieu de gamme les fonctionnalités initialement dédiées aux modèles haut de gamme, les finlandais de Polar proposent, avec la Pacer Pro, un modèle qui répond à la plupart des besoins, et pas uniquement des "routiers", dans un boîtier encore plus compact que la Vantage V2.
La Pacer Pro est une montre élégante, particulièrement dans sa livrée blanche soulignée de touches rouge sur le bracelet. Avec la lunette en alu, cela lui confère un aspect à mi-chemin entre la montre de sport et celle du quotidien. De mon point de vue, c’est une réussite, très scandinave dans l’esprit: peu de fioritures, un look épuré, des boutons texturés faciles à manipuler. Un bel exemple de design fonctionnel, en somme.
Le bracelet est très souple, confortable et plutôt élastique: on peut le serrer convenablement sans risquer d’effet garrot.
La Pacer Pro reprend globalement les mêmes fonctionnalités que le top de la gamme, la Vantage V2, mais pour 200€ de moins. Affichée à 299€, la Polar Pacer Pro ne perd que les tests de récupération, l’écran tactile, la fonction "trackback" (pour rebrousser chemin) et quelques infos outdoor sur les dashboards (altimètre, boussole, coucher/lever de soleil).
Bien que Polar la positionne comme une montre de course à pied, elle comporte tout ce qu’il faut pour suivre des sorties vélo, natation (piscine et eau libre) et multi-sport (pour les triathlètes!), au milieu de près de 130 profils sportifs différents. L’offre semble complète, passons à la revue en détail de ses caractéristiques.
Caractéristiques physiques de la Polar Pacer Pro
Assez proche visuellement de la Polar Vantage V2, avec la même forme générale et les mêmes boutons, texturés, la Pacer Pro parvient à conserver la même taille d’écran dans un boîtier plus compact, toujours en polycarbonate et aluminium.
- Poids : 41g (contre 52g pour la V2)
- 45x45x11.5 mm (contre 47x47x13mm sur la Vantage V2)
- Ecran de 1.2 pouces en 240x240 (identique à la Vantage V2, mais au contraste optimisé pour la lisibilité en extérieur)
- Autonomie annoncée de 35h avec suivi GPS précis et cardio optique (la Vantage V2 annonce 40h, comme les Grit X Pro). Jusqu'à 100h avec un suivi GPS dégradé (comme la Vantage V2 et la Grit X Pro)
- Autonomie en “montre connectée” de 7 jours (idem à la Vantage V2)
- Étanchéité 50m (contre 100m pour la V2 et la Grit X Pro)
- On conserve aussi l’altimètre barométrique, gage de données d’altitude fiables, utile en sortie montagne.
En somme, on a une montre plus discrète, plus légère (donc plus facile à porter au quotidien), tout en gardant la même surface d’affichage. On ne perd qu’un peu d’autonomie sur la grande sœur. C'est intéressant.
La montre supporte la plupart des capteurs externes en Bluetooth. Exit le ANT+, à l’instar des montres Suunto qui ne supportent plus cette norme non plus. On peut appairer plusieurs capteurs du même type, ils sont bien identifiés dans les menus par leur nom. La connexion est stable et s’établit rapidement en début d’activité.
Le ressenti en main est très qualitatif: les ajustements sont bons, les matériaux utilisés sont valorisants malgré le boîtier en plastique. Cela respire la qualité. L’écran en Gorilla Glass 3.0 limitera l’apparition des rayures chez les baroudeurs, mais on est pas au niveau de protection des écrans Sapphire, comme celui de la Grit X Pro.
Polar vend la montre avec ses adaptateurs Shift, qui permettent de remplacer les charnières de la montre et y mettre le bracelet de son choix, sans se limiter à l’offre de Polar. C'est plutôt fair play.
Les adaptateurs de bracelet Polar.
Polar met aussi en avant un processeur interne deux fois plus rapide (que celui de la Vantage M2). Bon, en utilisation sportive, cela ne sera pas directement visible, mais au quotidien, ça rend l’utilisation de la montre bien plus agréable : les écrans changent plus vite, la réactivité dans les menus est bien meilleure, il n’y a plus ce petit délai, agaçant à la longue, lors de chaque pression de bouton. C’est fluide, réactif.
L'application Polar Flow
Claire et lisible, l’application Polar Flow permet le suivi complet de tout ce que la Pacer Pro peut mesurer, depuis les séances sportives jusqu'au sommeil. Elle présente des vues hebdomadaires qui résument les entraînements de la semaine, le temps passé dans chaque zone, et le statut d'entraînement courant. On aura bien plus de détails sur une séance:
A gauche, la synthèse hebdomadaire, à droite le résumé d'une activité.
Le suivi du sommeil est aussi très détaillé:
A gauche, la charge de l'entrainement / zone cardio, à droite le suivi du sommeil.
L'application sera aussi le point de passage obligatoire pour la connexion aux autres services (Strava, Komoot) ou pour ajuster les écrans des différents modes sportifs. La partie sur la gestion des itinéraires depuis Komoot ou les segments Strava est un peu moins claire, avec une notion de favoris ou non, qu’il faut penser à synchroniser... il y a de la place pour améliorer ça et le rendre plus facile.
Les fonctions sportives
Du côté sportif, la Pacer Pro est un copié-collé presque parfait des fonctionnalités de la Vantage V2.
Les 130 modes sports, tous customisables dans l’application Polar Flow, sont là. On retrouve aussi la programmation de séances fractionnées, via le site ou l’appli, les tests de “niveau” en course à pied et vélo (ainsi qu’un test s’appuyant sur la marche à pied, pour évaluer la VO2Max, qui s’est montré assez peu concluant).
La puissance en course à pied au poignet est aussi présente, avec la possibilité de l’utiliser pour calibrer des séances de fractionné par exemple.
Comme sur les Vantage V2 et Grit X (Pro), on retrouve aussi le suivi d’itinéraire, qui s’appuie exclusivement sur Komoot (l'absence de la prise en charge de Strava, là-dessus, est dommage), avec un guidage "pas à pas" : la montre donnera les indications de changement de direction à l’approche des embranchements.
On a aussi un suivi sur le profil dans ce cas, avec le dénivelé déjà parcouru et ce qu’il nous reste à faire. Une vue très pratique en montagne. Il a le mérite d’exister, mais n’est pas des plus clairs. La trace est assez grossière, et moins lisible que sur les Suunto qui propose une fonctionnalité identique. De plus, on est limité à Komoot: il faudrait que Polar s’ouvre à davantage de plateformes.
Les segments Strava Live sont de la partie, pour faire la course contre soi-même, tout comme Hill Splitter qui affiche un écran dédié lors des bosses.
La gestion des ravitaillements, customisable aussi (la montre nous informe qu'il faut consommer xx grammes de glucides en fonction de l’effort, idem pour l’hydratation avec des rappels que l’on peut imposer), et la répartition graisses/glucides consommés. Sur les efforts longs, en trail par exemple, ça évite d’oublier de s’alimenter (oui, c'est le cas, on oublie).
FitSpark, une fonction qui propose des entraînements ajustés en fonction de notre niveau de fatigue et charge d'entraînement actuelle est présent. Les propositions sont multiples à chaque fois, avec 2 ou 3 séances cardio: “courir 1h30 en zone cardio 2”, ou “1h avec 20’ en zone 3”, des séances de renforcement ou d’étirement. C’est plutôt bien fait, intuitif, pas intrusif. Ça peut être sympa pour ceux qui ne voudraient pas trop en faire, par exemple.
La montre fait un suivi de la charge cardio et de la charge musculaire: chaque séance a un coût, les périodes de récupération permettent de gagner des points, et la Pacer Pro utilise les algorithmes maison pour avertir d’une baisse de l’état de forme, ou d’un risque accru de blessure quand on charge un peu trop. Ces informations sont accessibles depuis l’écran principal de la montre.
Autre élément important de la récupération, le sommeil, que la Pacer Pro peut suivre et analyser. En fonction de la FC sur la nuit, de sa variabilité, du rythme respiratoire et des mouvements, la montre va calculer un score de sommeil et un statut de récupération correspondant. Dans nos essais, le suivi nous est apparu plutôt en phase avec notre ressenti, on peut donc considérer que la tendance donnée par la montre est plutôt bonne.
Fonctions connectées
Les montres sportives se doivent aujourd’hui de proposer des fonctions connectées. Polar offre le principal, avec un lecteur média (fonctionne comme une télécommande pour l’application lancée sur le téléphone), des infos météo sur les heures et jours suivants, et l’affichage des notifications.
Mon avis sur la Polar Pacer Pro
La Polar Pacer Pro est très complète et ne souffre que de peu de défauts. Une fois qu'on est habitué à l’ergonomie de Polar et les 5 boutons, la montre fonctionne bien, et de façon plutôt intuitive, et réactive.
Au niveau des fonctionnalités, on retrouve quasiment tout ce que Polar propose sur son offre haut de gamme, vendue 200€ plus cher. Les écrans sportifs comportent toujours au maximum 4 données, que l’on pourra choisir via Polar Flow. Cela peut sembler peu, mais dans les faits, sur un écran de cette taille, ça permet de conserver une bonne lisibilité. Et rien n’empêche d’ajouter des écrans avec d’autres données.
L’écran est très lisible en extérieur. Même en plein soleil, il n’est pas difficile de lire les données ou l’itinéraire affiché.
L'application Polar Flow est claire d’utilisation, et permet d’accéder dans le détail au contenu des séances et à tout le suivi annexe: charge d'entraînement, sommeil, évolution du niveau.
Au chapitre des regrets, on notera que l’acquisition GPS n’est pas des plus rapides, un défaut que j'avais déjà relevé sur la Vantage V2. De même, la trace offerte par la Pacer Pro est globalement moins précise que sur des montres concurrentes (Voir le test de la Suunto 5 Peak par exemple). En soit, cela n'est pas gênant de ne pas savoir si on est passé à droite ou à gauche de la route, mais ça a une influence sur l’allure instantanée, parfois en fort décalage avec l’allure réelle.
Enfin, l’autonomie annoncée de 35h nous semble assez optimiste. Une règle de trois faite sur plusieurs sorties tendrait plutôt à une autonomie réelle de 25-28h. Cela laisse de la marge, mais pourrait bloquer les ultra-trailers, d’autant que la recharge en cours d’activité n'est toujours pas supportée.
En résumé, la Pacer Pro est une belle offre de la part de Polar, à mettre en face de la récente Garmin Forerunner 255, plus chère, ou de la Suunto 5 Peak un peu moins bien pourvue en fonctionnalités de suivi.
Pour terminer, n'hésitez pas à consulter le comparateur rundeals.fr, un service Journal du Trail, qui liste plein d'avis sur le matériel de trail et de course à pied, mais aussi les promos sur les Polar Pacer Pro (entre autres).
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