Le test des Salomon UltraGlide 3, meilleure que la S/LAB ?

Caractéristiques des Salomon Ultra Glide 3

La Salomon Ultra Glide 3 annonce un poids de 285 grammes en taille standard, chiffre que j'ai pu vérifier moi-même. Un constat intéressant : elle pèse ainsi 10 grammes de moins que sa sœur, la S/LAB Ultra Glide dont voici le test. Certes, la différence reste marginale sur le terrain, mais elle mérite tout de même d’être soulignée, surtout en considérant l'écart de prix entre les deux modèles.

Côté technique, on retrouve un drop modéré de 6 mm. En revanche, je n'ai pas pu obtenir de données précises sur l’épaisseur totale de la semelle (le « stack »). À noter que, visuellement, les renforts latéraux intégrés faussent un peu la perception et donnent l'impression d'une semelle plus épaisse qu'elle ne l'est probablement en réalité.

Sous le pied, la semelle intermédiaire est composée de la mousse Energy Foam, un EVA expansé que Salomon a déjà éprouvé sur d'autres modèles de sa gamme, tels que les S/LAB Genesis ou les S/LAB Pulsar 3.

Concernant la semelle extérieure, l'Ultra Glide 3 propose des crampons de 4 mm, assez espacés, mais relativement plats. Ce choix technique laisse supposer un bon compromis entre la stabilité et le contact sur les surfaces rocheuses (crampons plats) et l’adhérence nécessaire sur les sols humides ou légèrement boueux (crampons espacés). On peut raisonnablement imaginer que ces caractéristiques en font une chaussure polyvalente, adaptée à une grande variété de terrains.

Au niveau de la tige, l’empeigne reste assez classique, construite en Engineered Mesh selon les termes employés par la marque. Ce type de tissu, connu pour offrir à la fois respirabilité et maintien, n’apporte ici pas de réelle surprise, mais a le mérite d'être éprouvé.

Comme sur beaucoup de modèles de la marque, le système de laçage rapide QuickLace est toujours présent. Si vous avez l'habitude de lire mes tests de chaussures de trail, vous savez déjà que je ne suis pas particulièrement convaincu par cette technologie, pour diverses raisons pratiques.

La Salomon Ultra Glide 3 est visuellement très proche de la version S/LAB qui, elle, s'affiche à 250 euros. D'emblée, on pourrait penser à une copie conforme, du moins si on se limite à l'aspect extérieur (la semelle intermédiaire et les crampons), mais en réalité, la S/LAB intègre une double mousse EVA + PEBA, ce qui n'est pas le cas sur l'Ultra Glide 3. Est-ce justifié, cela explique-t-il la différence de prix ? On va le voir sur le terrain.

Test et sensations sur le terrain

Le système QuickLace, même s'il est pratique lorsqu'il s'agit de serrer et desserrer la chaussure, peine toujours à s'ouvrir largement, limitant légèrement la praticité lors de l'enfilage.

Dès l'enfilage, premier constat : la chaussure taille légèrement grand, c'est souvent le cas chez Salomon. Cela offre une agréable sensation d'espace à l'avant du pied, mais surtout en largeur pour les orteils. Je préfère cela à une chaussure trop étroite, surtout en considérant la destinée de l'Ultra Glide : les longues distances.

En action, la première sensation est positive : la chaussure offre un excellent compromis entre amorti et dynamisme. Je suis particulièrement satisfait du confort général et de la légèreté ressentie. Sur les terrains variés, j'ai apprécié son accroche, grâce à ses crampons espacés qui mordent efficacement dans les sols meubles et offrent une bonne adhérence sur la pierre sèche. Il faudra voir lorsque les crampons seront un peu émoussés, mais je trouve que l'époque où Salomon était critiqué pour son Contagrip est révolue.

J'en ai profité pour rechausser les S/LAB Ultra Glide pour comparer proprement les 2 modèles.

Autre chose importante, un point essentiel concernait le maintien du pied, notamment au talon. Contrairement à la S/LAB Ultra Glide, qui m'avait déçu par un maintien insuffisant à l'arrière, l'Ultra Glide 3 s'avère mieux conçue sur ce point. Le talon est mieux tenu, même si ce n'est pas parfait. C'est en tout cas meilleur que sur la S/LAB, qui, selon moi, posait problème dans les forts dévers ou en montée, où le talon donnait presque l'impression de décoller. À l'inverse, je trouve que le fit sur l'avant du pied est meilleur sur la S/LAB, principalement du fait que le laçage descend plus bas sur la base des métatarses.

Si je compare directement avec la version S/LAB, je note une sensation plus ferme et tonique sur l'Ultra Glide 3, là où la S/LAB propose un confort légèrement plus moelleux. J'imagine que c'est directement lié à la présence d'une couche de PEBA sur la S/LAB Ultra Glide, qui lui donne plus de moelleux.

Ces deux différences, qui restent très dépendantes de la forme du pied du coureur, ne justifient pas l'écart important de prix entre les deux modèles, d'autant plus que le maintien du talon est clairement supérieur sur la version Ultra Glide 3 et que leurs qualités d'amorti, d'accroche, voire leur dynamisme, sont assez comparables.

Conclusion

Au terme de ce test, la Salomon Ultra Glide 3 m'a globalement convaincu. Polyvalente, suffisamment légère et bien équilibrée, elle représente une option très intéressante pour les trailers recherchant confort et amorti sans exploser leur budget. La dynamique de la chaussure n'est pas non plus ridicule. À 150 euros, elle se positionne même avantageusement face à la concurrence et je l'ajoute clairement à la liste des meilleures chaussures d'Ultra Trail. Quant à l'écart de prix conséquent avec la version S/LAB, il demeure difficile à justifier, à moins d'être particulièrement sensible au confort légèrement supérieur à l'avant du pied offert par le modèle premium, tout en mettant de côté le manque de maintien sur l'arrière. Pour moi, le compromis offert par l'Ultra Glide 3 suffit largement à satisfaire les attentes d'une majorité de coureurs. Un modèle réussi, donc, avec quelques améliorations encore possibles, mais une option solide sur les sentiers.